Le monastère Préobrajenski (de la Transfiguration) est l'un des anciens monastères bulgares. Il se situe dans les hauteurs du canyon de la rivière Yantra, à seulement 7km de Véliko Tarnovo, en direction de Roussé. Héritier de la grande époque du Second royaume bulgare, il ressuscita de ces cendres courant le XIX siècle grâce aux efforts d'un moine du grand monastère de Rila. Aujourd'hui le visiteur accède à un bel ensemble monastique où l'on peut voir deux très belles Roues de la vie réalisées par Zakhari Zograf.
Le monastère Préobrajenski (de la Transfiguration) est l'un des anciens monastères bulgares. Il se situe dans les hauteurs du canyon Derventski (sur la rivière Yantra), à seulement 7km de Véliko Tarnovo.
Il est le plus grand des monastères situés dans les environs de Véliko Tarnovo et se place quatrième après les monastères de Rila, Batchkovo et Troyan. Le monastère Préobrajenski fut fondé pendant la période du Second royaume bulgare, entre le XIII et le XIV siècle. Au début il fonctionna comme monastère pour sœurs, rattaché au monastère de Vatopède du Mont Athos mais en 1360 il gagna son autonomie et le droit de gérer ses affaires indépendamment.
Son apparition est liée à la personnalité de Sarah, seconde épouse du roi bulgare Ivan-Alexandre et de leur fils, le roi Ivan Chicheman (dernier souverain bulgare du Moyen Âge). La famille royale donna beaucoup de moyens au monastère pour sa reconstruction et son embellissement et le plaça sous sa protection. Pour cette raison le monastère fut également appelé "de Chicheman" ou "de Sarah". Proche de la citadelle Tsarevetz, il joua un rôle important dans la vie spirituelle de la capitale bulgare médiévale au XIV siècle.
A l'origine il se trouvait à environ à 500 mètres au sud de son emplacement actuel. Ce déplacement était probablement dû aux assauts des Ottomans vers la fin du XIV siècle lorsque le monastère fut pillé et incendié à quelques reprises, avant de définitivement disparaître. L'ancien emplacement n'a pas été repris lors de sa reconstruction au début du XIX siècle, probablement en raison à la préférence d'un terrain plus solide, moins exposé aux éboulements de terrain qui sont fréquents à cet endroit.
Le monastère Préobrajenski revint à la vie en 1825 grâce à l'initiative d'un moine de Rila, le père Zotik, qui fut son premier intendant. La construction de l'église principale commença en 1834 et les travaux furent commandés au bâtisseur Dimitar Sofianliyata. Celui-ci participa dans la rébellion de 1834-35, connue sous le nom de Veltchova zavéra, et à cause de cela fut pendu par les autorités ottomanes. Pour achever l'église, en cette même année 1835, furent engagés les maîtres bâtisseurs Kolyu Fitchéto (pont de Byala, monastère Sokolski) et Ivan Barnata.
Pour la réalisation des fresques un autre grand nom de l'époque fut choisi - Zakhari Zograf, qui venait tout juste de terminer la décoration du monastère de Troyan. Il dessina au monastère Préobrajenski entre 1848 et 1851.
La construction de l'ensemble du complexe monastique dura jusqu'à 1863. Sous l’œil de Kolyu Fitchéto fut érigé l'aile d'habitation située dans la partie sud-est, la pièce d'accueil et l'entrée principale (1875), le clocher avec l'horloge (1861) et la petite église de l'Annonciation (1863).
Après la libération en 1878 se sont rajoutés la chapelle funéraire "La résurrection de Lazare" (1894), le réfectoire avec la cuisine monastique et l'intendance avec la bibliothèque. Ainsi le monastère Préobrajenski prit l'aspect que voit le visiteur aujourd'hui. Les bâtiments forment une cour rectangulaire allongée, le premier niveau étant réalisé intégralement en pierre. L'ensemble épouse d'une façon harmonieuse les formes irrégulières du terrain accidenté.
L'église
Zahari Zograf réalisa ici quelques fresques remarquables. La grande scène du Jugement dernier sur le mur oriental du narthex présente les hommes et les femmes adonnés au péché. Ils sont représentés en habits citadins habituels de l'époque alors que les voyantes et les guérisseuses le sont en habits traditionnels paysans.
Une autre grande fresque est La roue de la vie dessinée sur la mur extérieur de l'autel, côté sud (c'est elle qu'on voit d'abord en pénétrant dans la cour monastique). La roue illustre le cycle naturel de la vie humaine, présenté dans un aspect philosophique et religieux (une autre très belle réalisation est à voir dans l'église de la Nativité à Arbanassi).
L'iconostase fut élaborée en 1838 par le maître-artisan Nikola Fitchev et son maître Stanyu Marangozina de la ville de Bélitza (qui à cette époque étaient déjà établis à Véliko Tarnovo). Les icônes qu'il comprend sont l’œuvre de Zahari Zograf et son élève Stanislav Dospeveski (le premier peintre académique bulgare). Parmi les plus remarquables sont celles de l'Archange Michel, Sainte Marie Miséricordieuse, le Christ Pantokrator, la Transfiguration, Saint Jean Prédicateur et Saint Andreï.
Dès sa refondation par le moine Zotik le monastère devint l'un des centres culturels et révolutionnaires dans la région de Véliko Tarnovo. Entre la rébellion échouée de 1835 jusqu'à l'insurrection d'avril 1876 il abrita un grand nombre d'activistes : Vassil Levski, Philippe Totyu, Anguel Kantchev, le pope Hariton et autres. Ici entra dans l'obédience monacale l'acolyte de Vassil Levski, le père Mateï (Mathieu) Préobrajenski.
Pendant la guerre russo-turque de 1876-1878 le monastère se transforma en hôpital militaire. En signe de gratitude l'armée russe donna les cloches, les lustres et des livres nécessaires aux offices religieux.
Le monastère Préobrajenski a une riche bibliothèque ainsi qu'une collection de valeur. Elle sauvegarde des livres, des documents historiques, de précieux livres et icônes médiévaux bulgares et autres objets.
En 1991 un grand rocher se détacha du pan rocheux à qui s'adosse le monastère et détruisit une partie des cellules des moines. Comme par miracle le rocher s'arrêta juste devant l'église principale, celle-ne subissant le moindre dommage.
De nos jours le monastère est dans un état de conservation relativement correct. L'église principale et ses fresques sont en très bon état. Les fresques intérieures sont sous le coup d'une restauration complète, la fumée noire des cierges les ayant complètement noircies. Le résultat est éclatant.
L'aile principale d'habitation fut aussi complètement restaurée après avoir atteint un état de délabrement notable. Ce n'est pas le même cas en revanche pour l'entrée principale, sa toiture et l'aile située à sa droite qui sont en état de détérioration très important (voire dangereux).
Le monastère Préobrajenski, comme bien d'autres, développe une activité agricole limitée afin de subvenir à ses besoins. Il excelle dans la production du miel qui lui a valu de nombreuses récompenses depuis le début du XX siècle. Alors ne manquez pas d'acheter un grand pot, vendu par les moines à l'entrée de l'église, au prix de 10 leva (environ 5 €).
Accès
Il faut partir en direction de Roussé depuis Véliko Tarnovo pour se rendre au monastère Préobrajenski (ou inversement, en venant de Roussé). A Véliko Tarnovo, ainsi que sur la route principale, des panneaux marrons indiquent la direction à suivre. Sur la route vers Roussé, faîtes attention, car le virage à gauche est serré et le trafic est souvent dense. Le petit chemin qui serpente vers le monastère est en mauvais état, il est cependant praticable. Très étroit, la visibilité est réduite. Devant le monastère il y a suffisamment de place pour se garer, le parking est gratuit.
Depuis le monastère Préobrajenski vous pouvez voir, sur l'autre face du canyon, le monastère de la Trinité, monastère de sœurs.