La maison Konstantsaliev est des sites majeurs du patrimoine à Arbanassi et dans la région de Véliko Tarnovo. Il s'agit d'une maison fortifiée de la fin du XVII siècle - milieu du XVIII siècle, ayant appartenu à une riche famille d'Arbanassi.
La maison Konstantsaliev est des sites majeurs du patrimoine à Arbanassi et dans la région de Véliko Tarnovo. Il s'agit d'une maison fortifiée de la fin du XVII siècle - milieu du XVIII siècle, ayant appartenu à une riche famille d'Arbanassi.
La maison se trouve dans la partie centrale d'Arbanassi, à proximité de l'ancienne école primaire du XIX siècle (aujourd'hui restaurant avec jardin) et de la fontaine dite Kokonska (des demoiselles, dérivé du grec). Initialement construite à la fin du XVII s. par la grande famille des Tafrili, elle fut par la suite rachetée par un autre habitant d'Arbanassi, Atanas Konstantsaliyata, d'où provient son nom d'aujourd'hui. Depuis le moment de sa construction et le milieu du XVIII s. elle subit quelques réaménagements et rénovations qui lui donnèrent l'aspect qu'on voit aujourd'hui.
C'est une grande maison, peinte en blanc, sur deux niveaux, avec une façade en pierres qui donne sur la rue et une enceinte tout aussi solide, en pierres, qui ceinture une cour intérieure verdie. Deux entrées permettent de pénétrer à l'intérieur - une grande porte en bois massif, à deux battants, sous arcade en pierres (elle servait aux chargements de marchandises apportés sur des charrettes) et une petite, du côté nord, destinée à l'accès piéton.
L'entrée dans la maison se faisait par une autre porte en bois massif et clouté. Un escalier en bois massif (toujours d'origine) menait à l'étage. Cette porte est ponctuée par une frise aux motifs floraux et son accès fut gardé par une meurtrière au dessus, de façon à pouvoir tirer avec efficacité sur des éventuels agresseurs (qui ne manquaient pas car Arbanassi fut dévasté à trois reprises par les bandes des kardjalii à la fin du XVIII et le début du XIX siècle).
Le premier niveau de la maison est une construction solide en pierres. Elle était destinée à l'habitation des gardiens. Il se compose d'une pièce avec cuisine, pièce pour les servants, dépôts pour les marchandises et une écurie. Il est relié à l'étage à l'aide de deux escaliers : un officiel et un de service. Entre les pièces du premier niveau fut masqué avec ingéniosité une cachette, reliée à l'étage par une échelle. Les habitants y trouvaient refuge lorsqu'un danger les menaçait.
Les murs de l'étage sont construits de façon classique pour les maisons paysans bulgares : branches tressés et poutres, renforcées par un mélange de chaux, d'argile et de bouse de vache, recouvert d'enduit isolant. Seul la façade donnant sur la rue est faite en pierres. L'étage comprend des espaces dits officiels et d'autres, utilitaires. Le salon, le séjour et la salle à manger, parties officielles, sont reliés les unes aux autres et ont accès direct à l'entrée principale. La salle à manger est située au milieu de la maison et communique avec les dépendances : cuisine, garde à manger, four, lavoir, toilettes. Les chambres à coucher et le séjour sont regroupés autour d'un corridor d'isolation.
Dans la partie la plus discrète de la maison est placée la chambre pour la maman est le bébé. Elle est petite mais très fonctionnelle. Un lit avec baldaquin qui est posé sur un cadre spécialement adapté. Le couffin est placé sous le lit de la maman, un espace à sécher les langes est aménagé.
L'intégralité de la maison était chauffée à l'aide de cheminée en maçonnerie, intégrée de manière discrète.
L'intérieur de la maison est plutôt oriental, avec une bonne note éclectique. Dans la pièce de réception de grands divans bas occupent la moitié de l'espace. Sur eux s'asseyaient à la turque l'hôte et ses invités, sirotant leur café en service d'argent. Un grand panneau iconographique, rapporté d'un pèlerinage à Jérusalem, présente au visiteur de nombreuses scènes bibliques et évangéliques. Il témoignait du statut social et de la richesse du propriétaire car seulement des personnes nanties pouvaient se permettre un tel voyage : long, onéreux et dangereux.
Une chambre de jeune filles est placée entre cette salle et la pièce destinée au travail domestique: traitement de la laine, de la soie, découpe des tissus, qui s'organisait dans la maison essentiellement pendant les périodes automnale et hivernale. Cette pièce possède un plafond en plâtre, une belle innovation pour cette période. Les fenêtres sont dotées de volets coulissants et non battants, une autre innovation.
Un ingénieux système de ventilation, constitué de canaux dans les murs pour faire circuler l'air, préserve la maison de toute humidité.