Arbanassi est un village bulgare situé à proximité de Véliko Tarnovo (4km). Destination touristique prisée pour les Bulgares, il est fréquenté à l’occasion d'escapades de weekend ou bien pour l'organisation de mariages, Arbanassi offre à ses visiteurs un charme ancien, de belles demeures anciennes, une église aux fresques d'une grande valeur artistique et de nombreuses possibilités pour passer du bon temps.
Arbanassi est un village bulgare situé à proximité de Véliko Tarnovo (4km). Destination touristique prisée pour les Bulgares, il est fréquenté à l’occasion d'escapades de weekend ou bien pour l'organisation de mariages, Arbanassi offre à ses visiteurs un charme ancien, de belles demeures anciennes, une église aux fresques d'une grande valeur artistique et de nombreuses possibilités pour passer du bon temps.
Proche de l'ancienne capitale médiévale Véliko Tarnovo Arbanassi fut un village riche par le passé. Il est supposé qu'il fut un des quartiers où habitaient les nobles de l'époque du Second royaume bulgare, sans pour autant avoir à ce jour des preuves historiques en ce sens.
Histoire d'Arbanassi
Le premier document mentionnant Arbanassi remonte en 1538. Il s'agit d'un décret du sultan Syuleiman le Magnifique avec lequel il donne ces terres (comprenant aussi celles de Lyaskovetz, Gorna et Dolna Oryahovitza) au vizir Roustem pacha, qui fut son gendre. Cependant le village est plus ancien que la notation dans ce document ottoman.
Son nom est un dérivé de la dénomination qui a été utilisée dans la Bulgarie médiévale pour désigner l'Albanie. Or, après la bataille de Klokotnitza en 1230 menée par l'armée du roi Ivan Assen II les terres de l'Albanie actuelle furent annexées au royaume bulgare. Arbanassi serait apparu à la suite d'installation de migrants des terres albanaises ainsi que de nobles des confins le plus à l'ouest de la Bulgarie. Les Ottomans eux-mêmes, après l'invasion de la Bulgarie au XIII et XIV siècle, dénommaient ce village Arnaoutkyoï (village des Albanais). Au total, en Bulgarie il existait entre le XV et le XVII siècle une cinquantaine de villages dits "arnaoutski" (albanais) dont dix se nommaient Arbanassi.
Il n'existent donc pas de sources écrites concernant Arbanassi avant le décret ottoman de 1538. En revanche il existe plusieurs notes dans divers documents de voyageurs ou religieux de cette même époque concernant l'existence bien établie du village.
En 1582 les habitants se sont vus imposer l'obligation d'assurer la sécurité du passage routier entre le chemin reliant Véliko Tarnovo à Gorna Oryahovitza. En contre-partie ils obtinrent des allègements fiscaux et des privilèges sur les droits attribués aux non-musulmans (qui comportaient certaines restrictions sur le plan de l'exercice du commerce par exemple).
Pendant le Moyen Age Arbanassi fut un village riche grâce à ses activités artisanales et commerciales qui allèrent bien au-delà de sa région. Le village exportait du bétail, de peaux animales, de la graisse animale, des produits en cuivre, des produits de l'orfèvrerie, du savon, de la production de soie. Les commerçants d'Arbanassi transportaient leur marchandise dans tout l'empire ottoman et certains seraient parvenus à aller même jusqu'aux Indes.
Les XVII et XVIII siècles marquèrent le pic de cet essor économique. Une partie des habitants était riche et les maisons des commerçants furent somptueuses de façon qu'elles devinrent une référence en matière architecturale. Équipées d'une vaste cour cachée par une haute enceinte en pierres, telle une fortification, l'intérieur en fut richement décoré. Certains planchers étaient couverts de carrelage en terre-cuite, des plafonds suspendus en bois sculpté agrémentaient les pièces mais aussi des placards encastrés, des toilettes et salle de bain à l'intérieur.
Le meilleur exemple qui nous est parvenu est la maison Kostantzaliéva, la plus grande et la mieux conservée, transformée en musée. Une autre est la maison Hadji-Iliéva.
A cette époque le village comptait plus de 1 000 maisons. La prospérité d'Arbanassi se remarquait aussi par ses 5 églises, richement décorées en fresques de grande qualité. 2 monastères bordaient le village.
L'opulence d'Arbanassi et les murs épais de ses maisons ne le mirent pas à l'abri des assauts des bandes des Kardjalii entre la fin du XVIII et le début du XIX siècle. Le village en fut totalement dévasté lors de 3 attaques en 1792, 1798 et 1810. Pillé et incendié, les habitants pourchassées et assassinés. Les épidémies de la peste noire et du choléra se sont rajoutées peu après pour anéantir complètement le village.
Arbanassi retourna à la vie au fur et à mesure après 1810 avec l'arrivée de migrants de la région d'Eléna et de Tryavna. En revanche il ne regagna plus ni sa notoriété ni sa richesse. Ses habitants nantis l'avaient quitté en fuyant vers la Roumanie ou vers la Russie. En 1839 Arbanassi se vit retirer les privilèges dont il bénéficiait auparavant.
Les noms des rues à Arbanassi
Fait curieux, Arbanassi ne disposait pas de noms de rues jusqu'en... 2010. Seulement quelques bâtiments étaient numérotés. Et il n'en avait jamais eu. L'administration de Véliko Tarnovo décida de nommer les 6 places et les 38 rues à des personnages historiques (essentiellement locaux) et à des références de la période du Renouveau du XIX siècle. Ainsi la place centrale se nomme depuis Ilarion Dragostinov, en honneur d'un habitant d'Arbanassi devenu figure nationale grâce à sa participation dans le comité révolutionnaire central bulgare qui a conduit à l'insurrection d'avril 1876.
Une rue est nommée Velda Babekova - une Lituanienne qui avait épousé un Bulgare et fut la première à étudier les fresques des églises d'Arbanassi. Une autre est nommée à Marco Marioti - Italien, tailleur de pierres qui a contribué à la popularité d'Arbanassi.
Notons aussi la rue Zagorié, nommée ainsi à la plus ancienne appellation connue d'Arbanassi.
Le fait d'attribuer des noms aux rues a obligé les 350 habitants à changer de carte d'identité et de permis de conduire.
Les églises d'Arbanassi
L'église Rojdestvo Hristovo (La Nativité) est le monument de patrimoine à ne pas manquer lors de votre visite à Arbanassi. C'est la plus ancienne, construite dans la seconde moitié du XV siècle sur les fondations d'un autre temple. Outre les nombreuses icônes, les fresques comportent des scènes de la vie courante ainsi que les figures de 12 poètes et philosophes grecques parmi lesquels Homère, Platon et Aristote.
La plus grande église est Saints archanges Mihaïl et Gavraïl (Michael et Gabriel), tout aussi ancienne, construite au XVI siècle sur les fondations d'un grand édifice chrétien, probablement un archevêché.
Le tourisme à Arbanassi
Village en vogue, l'afflux des touristes bulgares (weekends, courts séjours, excursions) y est régulier. Quelques personnalités y ont acquis des propriétés, des hôtels de luxe complètent l'hôtellerie traditionnelle et les chambres d'hôtes.
L'ancien leader du régime communiste Todor Jivkov avait sa résidence à Arbanassi. Elle est aujourd'hui bien moins fastueuse par rapport aux nouveaux hôtels (mais toujours la seule à avoir un véritable bain romain).
Arbanassi est devenu au fur et à mesure une destination en vogue pour les mariages. Touristes, personnalités, émigrants revenus pour leurs vacances, beaucoup du monde vient exprès pour faire sa cérémonie de mariage. Un filon que l'administration et l'économie locales exploitent volontiers.
L’affluence touristique pose des problèmes en saison car il devient très difficile de circuler en auto, il vaut mieux ne pas chercher à s'introduire dans les ruelles ou à se garer dans le village.
Il n'est pas si difficile, si vous aimez marcher, de rejoindre Arbanassi à pied depuis Véliko Tarnovo. Un sentier écologique de 5 km les relie.