Pont de Byala
Le pont de Byala, sur la rivière Yantra, est l'un des chantiers de renom du maître bâtisseur dit Kolyu Fitchéto (XIX siècle). Cette construction est considérée comme emblématique pour l'architecture caractérisant la période dite du Renouveau bulgare. Le pont se trouve à 1km du centre-ville de Byala, sur la route reliant Pléven à Roussé. Il est facilement repérable depuis la route.
Le pont de Byala, sur la rivière Yantra, est l'un des chantiers de renom du maître bâtisseur dit Kolyu Fitchéto (XIX siècle). Cette construction est considérée comme emblématique pour l'architecture caractérisant la période dite du Renouveau bulgare. Le pont se trouve à 1km du centre-ville de Byala, sur la route reliant Pléven à Roussé. Il est facilement repérable depuis la route.
Le pont de Byala (dit encore Bélénski) a été commencé en 1865 et terminé deux ans plus tard, sur ordre de l'ottoman Mihdat Pacha, gouverneur de la région de Roussé.
Il est composé de 14 voûtes, pour une longueur de 276 m et une largeur de 9 m. Les voûtes ont une ouverture de 14 m chacune et sont décorées avec des représentations sculptées d'animaux. De la pierre taillée a été utilisée pour sa construction, puisée des carrières aux alentours et assemblée à l'aide de mortier. 13 pilons soutiennent le pont.
Le voyageur géographe hongrois Felix Kanitz dit au sujet de ce pont, lors de son passage par la région au XIX siècle et de sa rencontre avec Kolyu Fitchéto. : Ce modeste homme ne sait pas encore qu'avec son pont sur Byala il a parachevé la plus grande construction hydraulique sur les Balkans, excepté Constantinople.
En 1897 une grande crue détruisit 8 voûtes du milieu du pont, sur une longueur de 130 m. Entre 1922-23 le pont de Byala fut reconstruit à l'aide de pilons en béton et en acier. Son aspect original fut altéré. Aujourd'hui le pont n'est pas utilisé. Il n'est pas, non plus, aménagé pour des visites touristiques. Le terrain offre néanmoins de bons endroits pour des prises photo.
Une incroyable histoire
L'histoire de la construction est quelque peu extraordinaire. Elle commence en 1865 lorsque Mihdat Pacha, gouverneur progressiste de la région du Danube (Roussé), décidé qu'un pont est nécessaire au-dessus de la Yantra, pour relier les routes de Roussé, Véliko Tarnovo, Svichtov et Sofia. Il consulte alors son architecte mais les délais et les coûts énoncés par celui-ci sont inacceptables pour le pacha. Estimé à plus de 3 millions de lyres (devise ottomane de l'époque), le budget est bien trop important.
Le pacha entendit dire par la suite, par quelqu'un de son entourage, qu'il existait un maître bâtisseur en Bulgarie, autodidacte, qui fournissait un très bon travail et pour un très bon prix. Le pacha fit alors des recherches et convoqua le bâtisseur Kolyu, dit Fitchéto. Il lui demanda de se pencher sur le projet du pont. Le maître demanda deux semaines pour effectuer ses calculs.
Il s'est alors rendu dans une église à Véliko Tarnovo pour acheter des cierges, qu'il a ensuite fondu et accolé l'une à l'autre de manière à élaborer une maquette de pont. Le modèle était comme celui des anciens ponts romains sauf qu'il était plat et non voûté. Ensuite Kolyu se fit un bâton et alla sonder la rivière à différents endroits durant des jours, marquant un par ici, un autre par là. Lorsqu'il termina ses calculs, il revint auprès du pacha et lui dit que la construction coûterait 700 000 lyres, pas plus, pas moins.
Le pacha, incrédule, émit des doutes sur cette proposition. Le bâtisseur lui dit alors, avec un aplomb certain, que s'il ne tenait pas sa promesse le pacha pouvait lui ôter la tête.
Le pont fut achevé dans les délais et dans le budget annoncé par Kolyu Fitchéto. Le maître reçut de grandes récompenses par la Porte (le suprême pouvoir ottoman). Il fut notamment décoré avec l'ordre de mérite "Medjidié", des primes d'argent conséquentes et des terrains dans la partie centrale de Véliko Tarnovo (aujourd'hui quartier historique Samovodska Tcharchia).