Bélitza est une petite ville de montagne située en région de Blagoevgrad, en Bulgarie de sud-ouest. Elle bénéficie d'une situation géographique qui lui confère un cadre naturel pittoresque, à la croisée des chemins entre les grandes montagnes de Rila, Pirin et des Rhodopes.
Bélitza est une petite ville de montagne située en région de Blagoevgrad, en Bulgarie de sud-ouest. Elle bénéficie d'une situation géographique qui lui confère un cadre naturel pittoresque, à la croisée des chemins entre les grandes montagnes de Rila, Pirin et des Rhodopes.
le climat ici est tempéré, avec influence méditerranéenne et forme des conditions favorables pour le traitement de maladies respiratoires chroniques. A Bélitza fonctionne une école spécialisée dans l'accueil d'enfants souffrants de telles maladies.
Parmi les attraits touristiques associés à Bélitza sont la station verte de Semkovo et le Parc des ours dansants, à proximité de la ville
Petite ville de province, ici cohabitent harmonieusement depuis des siècles deux minorités - bulgare et turque. Le clocher de l'église dresse sa silhouette ensemble avec celle du minaret de la mosquée. Il n'y a pas de véritable séparation, les maisons et les quartiers sont mixtes. Les troubles vécues durant les siècles de l'histoire ont contribué plus à la cohésion et l'entraide qu'à la division et à la singularisation.
A l'écart des grands chemins, Bélitza est une destination qui saura plaire aux voyageurs qui sont à la recherche de rencontres plus authentiques et souhaitent découvrir la vraie vie des gens du pays. Ils apprécieront la beauté d'un environnement préservé et le tableau formé par les paysages de 3 montagnes qui se donnent ici rendez-vous.
Les autres villes proches de Bélitza sont Bansko et Razlog au sud-ouest, la ville de Yakorouda au nord-est.
Histoire de Bélitza
L'homme s'est installé ici depuis très longtemps. Jusqu'alors a été établie la présence de l'homme des cavernes, des Thraces et des Romains, des Celtes (pendant leurs invasions au 4e siècle), puis des Slaves. Les Bulgares et des Ottomans étaient les derniers à façonner Bélitza. La ville s'est construite sur un parcours historique assez riche et divers.
Depuis 1968 Bélitza s'est dotée d'un musée historique où en six salles sont retracées les diverses époques.
Les traces d'une fortification de l'Antiquité ont été repérées sur une colline proche de la ville, en direction de l'est, appelée Tchoukata. Les fouilles archéologiques ont permis d'établir que les derniers occupants furent des Celtes qui avaient succédé aux occupants Thraces. Ou il serait plus correcte de dire que Celtes et Thraces vécurent ensemble pendant une longue période et que les deux groupes ont fini par se mélanger.
Plus tard Bélitza est tombée sous le pouvoir de l'Empire romain d'Orient (Byzance). Les Byzantins renforcèrent leur présence ici et contribuèrent à l'apparition de plusieurs localités nouvelles dans le bassin de Razlog. Un bon exemple est le village d'Elechnitza qui est l'ancienne Iliopolis (la Ville du soleil). Les Byzantins amenèrent aussi beaucoup de colons. En revanche le pouvoir de l'empire ne devint jamais très fort ici et lors de son déclin les populations locales se sont rapidement dispersées sous les arrivées mouvementés de diverses tribus barbares. Les colons se sont retirés vers la mer de Thrace (en Grèce), les populations locales se retirées plus haut dans les montagnes et ont ainsi donné naissance à l'ethnie des Karakatchani.
Les suivants qui s'établirent ici durablement étaient les Slaves. L'aspect géographique reculé rendait cette zone difficile à contrôler. Pour parer à cela les Ottomans, sur les chemins de leur conquête des Balkans, ont amenés ici de nouvelles populations musulmanes et convertirent par la force une partie de habitants locaux à l'islam. C'était une façon de consolider leur présence et autorité dans la durée.
La première mention écrite sur Bélitza est notamment ottomane et se trouve dans un document daté de 1516, issu de l'administration de la région Tatar Pazardjik (actuelle Pazardjik). Après l'installation des Ottomans et jusqu'à nos jours Bélitza demeure une ville à la population mixte bulgare / turque.
Dans un livre dédié à l'ethnographie de certaines régions du sud, édité à Constantinople en 1878, sont mentionnées des statistiques relatives à la population masculine concernant Bélitza. Elle se constituait en 1873 de 303 ménages, dont 640 hommes bulgares et 250 hommes pomaks (ethnie bulgaro-turque).
Une horloge pour l'avenir
La période du Renouveau du début du XIX siècle marqua aussi la vie publique à Bélitza où la population bulgare décida de se doter d'une belle église (grâce aux nouveaux droits et protections attribuées aux populations chrétiennes par le sultan). Le sultan donne mais c'est le pacha local qui décide (ou plutôt le Bey), loin du pouvoir d'Istabul et faut-il dire que les seigneurs locaux n'étaient pas toujours enclin à la modernité sociale.
En 1833-35 le prêtre local, le pope Ilia, brave l'interdiction des autorités locales et lance la construction d'une église pour laquelle il choisit une place centrale dans la ville, ne lésinant pas sur la hauteur et l'aspect extérieur voyant de l'édifice. Ses coupoles pouvaient être aperçues de loin, ce qui était impensable à cette époque.
Pour se prémunir d'une éventuelle destruction du chantier les habitants ont voulu négocier un contre-échange avec les dignitaires musulmans et il fut trouvé un accord grâce à la proposition d'installer une horloge sur le clocher, de manière qu'elle puisse mesurer le temps et être au service de tous les habitants. Celle-ci fut achetée à Vienne et apposée au clocher.
Lors de l'insurrection contre l'empire ottoman en 1903, dite Ilindensko-Préobrajensko vastanie, l'église fut incendiée et l'horloge se retrouva en morceaux par terre. Ses pièces éparpillées furent ramassées par le pomak Irilovetz et remises aux Bulgares lorsqu'ils revinrent après l'accalmie. L'horloge fut restaurée et remontée sur l'église où elle se trouve toujours aujourd'hui, tel un symbole de l'union des habitants.
Comme cette histoire le suggère Bélitza ne fut pas libéré en 1878 lors de la guerre-russo turque. Après le malheureux traité de San Stefano elle s'est retrouvée attribuée au territoire ottoman. Les habitants écrivirent une longue lettre aux gouverneur de Sofia le 2 mars 1878, l'implorant de leur venir en aide pour que Bélitza rejoigne la Bulgarie libre. Mais en vain. Pourtant les habitants ont participé dans la guerre. 19 hommes de Bélitza ont intégré le corps de la résistance bulgare pendant la guerre russo-turque. L'insurrection de 1903 fut terminée dans le sang et les flammes. Pour punir la ville les Ottomans incendièrent Bélitza. 475 personnes périrent dans les flammes, 120 furent assassinées (dont femmes et enfants).
Bélitza intégra le territoire de l'Etat bulgare en 1913 après l'éclatement de la Guerre balkanique, initiée par la Bulgarie pour rallier, notamment, ses terres demeurées chez les Ottomans.
Economie
L'économie locale est plutôt maigre et se concentre dans l'exploitation forestière, la couture pour le marché grec et de sous-traitances diverses. Elle est constituée de petites entreprises, la plupart opérant dans le secteur du commerce et des services, suivies par celles engagés dans l'industrie alimentaire et l'hôtellerie (grâce à la station Semkovo).
L'agriculture occupe une place importante dans l'économie locale mais sa part reste inférieure à la moyenne nationale, notamment dans le ratio de la terre agricole travaillée par habitant (3.6 décamètres contre 6.3), le total se résumant à environ 342 ha.
En général la main-d’œuvre employée est peu qualifié mais néanmoins spécialisée (comme c'est le cas dans l'exploitation forestière).