Le village d'Artchar est l'héritier direct d'une ville romaine connue sous le nom de Ratiaria. Elle fut créée au 2-e siècle comme une station permanente de la flotille romaine sur le Danube. Une route partait d'ici en direction de Nis et l'Adriatique. Sous le règne de l'empereur Lucius Domitius Aurelianus Ratiaria devient chef-lieu du province de la Dacie danubienne.
Le site archéologoque de Ratiaria a provoqué l'appetit de la population locale et il a beaucoup souffert de fouilles sauvages, en quête de trésors et objets antiques. Le site romain a particulièrement été endommagé après 1989, lorsque la transition politique et économique en Bulgarie s'est déclarée et les administrations de l'Etat dans de nombreux domaines, dont la sauvegarde du patrimoine, se sont considérablement affaiblis.
Le site de Ratiaria a été étudié dans la période 1981-1991 par une équipe bulgaro-italienne (Musée et Institut Archéologique de l'Académie bulgare des sciences et le département d'Histoire ancienne de l'université de Bologne) mais la fin des financements met un terme aux travaux, laissant le site aux chercheurs de trésors et à la destruction.
Dans la partie turque du village ont été découverts des pièces et des objets en or, datant de cette époque. En de nombreuses cours de maisons il existe encore des vestiges de murs de l'époque romaine, on en trouve également des pièces de poterie. Il n'est pas rare de trouver dans la campagne environnante des pièces romaines sans grande valeur.
Il n'y a pas beaucoup d'informations sur la vie du village durant le moyen age et la période ottomane, néanmoins il est certain que les populations turques étaient fort présentes (une grande garnison militaire se trouvait à Vidin). Durant la période du Renouveau bulgare du 19e siècle, une école est ouverte en 1832, suivie par une maison de la culture en 1898.
Jusqu'en 1934 le village se nomme Aktchar.
Dans la période entre les deux grandes guerres nombre de ses habitants vont participer au mouvement de la résistance anti-fachiste et beaucoup d'entre-eux seront fusillés.
Durant les années communistes au village profitent de nombreuses améliorations en matière d'infrastructures et activités économiques et culturelles. Il se dote d'un grand ensemble folklorique, poursuit une activité culturelle incessante, construit l'une des plus grandes maisons de la culture (tchitalichté (читалищe)) dans le pays.
A l'arrivée de la "démocratie", restée sans travail, 60% de sa population émigre en direction des grandes villes mais aussi en Europe de l'ouest. Le chômage accélère considérablement la destruction du site antique Ratiaria, pris d'assaut en quête de trésors.