La forteresse de Bélogradtchik se situe dans la petite ville de Bélogradtchik. Son décor fait partie intégrante de celui du site des rochers et souvent les deux se complètement merveilleusement bien sur les photos. Ancienne fortification romaine, puis ottomane, elle fut en service jusqu'au début du 20e siècle. Sa dernière reconstruction date du début du 19e siècle et a été réalisée par des ingénieurs français.
La forteresse de Bélogradtchik se situe sur le site des Rochers, dans la petite ville de Bélogradtchik. Son décor fait partie intégrante de celui du site des rochers et souvent les deux se complètement merveilleusement bien sur les photos. Leur visite est également associée.
La forteresse occupe une partie élevée du terrain, à 610 mètres, s'assurant une vue imprenable à 180° au sud. Elle se déploie sur un total de 10 200 m², tirant profit des grands rochers pour appuyer et intégrer son ossature. Depuis ses postes d'observation le regard embrasse au sud la chaîne du Balkan, qui prend ici un grand virage vers le nord. L'on aperçoit le mon Kom, le point le plus élevé du Balkan occidental et la forêt de rochers rouges aux formes insolites se perd tout en bas, tel un paysage fantastique.
L'emplacement est parfait pour asseoir un point de contrôle stratégique entre deux cols de montagne. Ainsi dans la période entre le Ier et le IIIe siècle apparaît la première fortification-refuge, construite par les Romains. Elle avait pour mission la surveillance et la défense de cette zone et servait également de relais de communications. Les fouilles archéologiques ont permis de retrouver des fondations de murs, des fragments de céramique, des pointes en fer de flèches et de lances et des monnaies romaines de diverses périodes : Vespasien (70 à 79), Trajan 98 à 117), Septime Sévère (193 à 211), Gordien III (238 à 244), Trajan Dèce (249 à 251). De l'époque romaine demeurent des emplacements de grandes poutres, de marques de constructions légères et des sillons creusés dans la roche afin de récolter l'eau de puits vers une grande citerne de 85m². Les éléments archéologiques indiquent que la forteresse continua à servir pendant la Haute antiquité. Au temps du Second royaume bulgare, le roi Ivan Sratzimir (1356 à 1396) la fortifia et consolida. Deux murailles se sont ajoutées des côtés sud-est et nord-est ainsi qu'un nombre de structures auxiliaires. De nombreux escaliers taillées dans la roche et des ponts en bois suspendus facilitaient le déplacement rapide au sein de la forteresse.
La toute première mention de la forteresse de Bélogradtchik est fait par un annaliste de Louis Ier de Hongrie, qui en 1365 s'attaqua à cette région et prit la ville principale de Vidin. Trois mois après la prise de Vidin furent conquises les autres points forts de la région, y compris celle-ci (nommée Fehervar par l'annaliste) où une garnison fut installée par les envahisseurs. En 1369 les soldats étrangers occupant la forteresse furent chassés par les Bulgares insurgés. Cette période fut déjà marquée par la forte progression des Ottomans sur la péninsule des Balkans et en 1396 la forteresse de Bélogratchik tomba sous leurs assauts et fut à cette occasion partiellement détruite. Mais en 1454-55 elle fut à nouveau occupée, cette fois par une garde de 8 soldats ottomans. Un siècle plus tard leur nombre fut augmenté à 27 plus un officier. Jusqu'au début du 19e siècle la forteresse, ni ses moyens militaires, ne grandira pas. Seulement le nécessaire entretien fut assurée ainsi que de légères améliorations.
C'est en 1805 que une reconstruction et un agrandissement général démarrent, et se sont des ingénieurs français qui furent chargés de la tâche. Les travaux furent achevés en 1837, avec l'apport du savoir-faire de spécialistes en fortification italiens. Les nouvelles murailles atteignent jusqu'à 12 mètres de hauteur et sont bâties de grands blocs de pierres blanches. De nouveaux sentiers pour la circulation rapides des soldats sont mises en place. La forteresse dispose désormais de 3 cours avec grandes portes renforcées au fer forgé. Sa capacité de défense est améliorée grâce à trois meurtrières à canon et trois autres points de tir d'artillerie. Des dépôts de munitions et des réserves de nourritures sont mis en place dans chacune des cours. Les gardiens de la forteresses disposent de trois pièces, équipées de foyers et des lits en pierre.
Une rue pavée traverse la première cour, elle assurait une fonction économique. Le long se trouvait des pièces d'habitation, des ateliers d'artisans et des abris pour les canons. L'espace libre de la seconde cour est occupé par un dépôt de graines, un moulin de farine et de sel et une écurie. L'approvisionnement en eau se fait à l'aide d'un puits creusé dans la la partie méridionale de cette cour et deux sillons creusés dans la roche qui amenaient l'eau de pluie.
Une enceinte de défense externe renforçait la forteresse. Elle se composait d'une haie de pieux de bois et des grands paniers remplis de pierre et de terre. En 1862, pour renforcer le côté occidental de la forteresse est érigé une nouvelle fortification, dite de Syuleïman,
Les populations locales vont s'attaquer à la forteresse pendant des périodes de tensions, régulières, avec le pouvoir local ottoman. En 1890 elle fut prise d'assaut pour un court temps par les hommes de haïdout Velko (un groupe de résistance). En 1850 elle fut attaquée par les habitants de Bélogradtchik lors de l'insurrection éponyme. Panaïot Hitov s'y attaqua courant 1876. Pendant la guerre russo-turque pour la libération de la Bulgarie (1877-78), la forteresse fut assiégé par des troupes roumaines et russes. Le 25 février 1878, suivant un accord de cessez-le-feu, elle est cédée au assiégeants.
Pendant la guerre entre la Bulgarie et la Serbie en 1885, sous les murs de la forteresse sont défaites des troupes serbes qui s'étaient frayées un chemin à travers les cols du Balkan. Plus tard elle servira de quartiers au 15 régiment d'infanterie dit Lomski.
Aujourd'hui le visiteur saura apprécier cet ensemble architectural unique, inséré dans un décor naturel majestueux. De nombreux détails architecturaux sont à dénicher sur les portails (des têtes de lions, des signes solaires) ou dans un recoin de muraille (des figures d'animaux ou de motifs floraux). Des dalles en marbres portant des inscriptions coraniques, léguées par ses occupants ottomans, ornent toujours l'intérieur.