ville frontalière, ville forteresse qui a joué un rôle stratégique depuis les Romains jusqu'aux Ottomans. Flânez le temps d'une balade sur les rives du Danube, visitez le château Baba Vida.
La ville de Vidin se situe tout au nord-ouest de la Bulgarie, sur la rive du Danube dont elle est le premier grand port fluvial bulgare. Un pont relie Vidin et Kalafat (la ville roumaine sur l'autre rive) et constitue ainsi un important passage frontalier. Le pont n'a été mis en service que depuis le mois de juin 2013. Auparavant le passage s'effectuait grâce à un ferry-boat, limitant de façon conséquente le trafic international dans cette partie de la Bulgarie.
Vidin est l'une des 3 grandes villes bulgares sur le Danube avec Roussé et Silistra. Tout comme elles, Vidin est capitale de région. La ville compte environ 68 000 habitants et se range à la 20e place parmi les grandes villes en Bulgarie. A l'instar de sa région, la ville de Vidin voit sa population décroître fortement au fil des années. Il faut noter que l'ensemble de la Bulgarie de nord-ouest (Vidin, Montana et même Vratza) subit un déclin démographique inexorable depuis la fin des années 1940. Un phénomène qui s'est accentué depuis l'abandon du régime communiste en 1990 et la longue crise sociale et économique qui s'ensuivit. La population de Vidin représente à elle-même plus de 50% de la totalité des habitants de la région ( ~ 123 000 hab.)
La ville de Vidin localisait les plus grandes usines bulgares de production de pneus automobiles. Une industrie qui a difficilement passé à travers la transition économique et qui tente de se refaire une place sur les marchés durant ces dernières années. Autres industries présentes sont la production de textile (chemises) et la production de pompes industrielles. L'agriculture est plutôt bien développée, les terres de la région sont parmi les plus fertiles (grâce au sol dit "tchernozem") mais il n'est pas rare de voir des friches. Un investissement agricole chinois d'envergure tint lieu en 2011 dans les terres près du village de Boïnitza mais il s'est soldé par un abandon dû à "une terre restée trop longtemps sans être labourée".
Selon des études statistiques de 2011 la municipalité de Vidin est la plus pauvre en Europe, à la tête d'une région de Bulgarie de nord-ouest classée comme ayant le plus de retard économique dans l'Union Européenne avec un produit intérieur brut équivalent à 28% de la moyenne européenne.
Vidin existait déjà dans l'Antiquité. Elle apparut sous les Celtes et portait le nom de Dunonia. Les Romains les succédèrent en créant une ville fortifiée qu'ils nommèrent Bononia. Ensuite les Bulgares changèrent à leur tour le nom en Bdin pour le retenir finalement comme Vidin.
Les Thraces
Dans la région de Vidin, de l'époque des Thraces (4 000 av. nouvelle ère - Ier siècle), vivait la tribu des Moesi. Des vestiges archéologiques ont été trouvés à une profondeur de 5-6 m dans le quartier dit Kaléto, datant de VI siècle avant la nouvelle ère. La ville thrace occupait la partie la plus élevée de la rive du Danube et s'appellerait Pandon (ou encore Bandoun), selon les historiens du Musée d'histoire de Vidin. Le nom signifierait terre de marécages, en raison des nombreux zones marécageuses du fleuve à cet endroit. Cette ville thrace, dont on ne connaît pas exactement l'échelle, était naturellement protégée par le Danube à l'ouest et gardée par une fortification du côté terrestre.
Les Celtes
Encore durant l'époque des Thraces, la péninsule des Balkans connut des migrations celtiques massives, survenues depuis le nord-ouest. Ainsi au III siècle avant la nouvelle ère les Celtes s'installèrent ici et nommèrent la ville Dunonia (signifiant lieu haut et fortifié). C'est à cette période que se rapportent les premières traces écrites concernant Vidin. Comme ailleurs en terre thrace l'occupation Celte ne dura pas longtemps.
Les Romains
L'invasion romaine en Thrace s'effectue au Ier siècle et la région de Vidin n'en fit pas exception, les Romains ont rapidement pris le contrôle des terres autour le Danube et de Dunonia dès le début. Ainsi à Dunonia succède Bononia (signifiant belle forteresse). Dotée d'une fortification en pierre, Bononia faisait office de station romaine sur la voie du Danube et à partir du IV siècle abritait de manière permanente des détachements de cavalerie. Rappelons que la ville romaine la plus importante dans cette région était Ratiaria, qui se trouve sur l'emplacement de l'actuel village Artchar, à l'est de Vidin. Ville relativement importante, Bononia avait son propre évêque dont le nom - Luminos est gardé dans les archives de l'église romaine relatifs à une assemblée qui s'est tenue à Rome en l'an 649 et qui note sa participation.
Les Bulgares
Chez les Bulgares ces terres sont conquises vers le IXe siècle, Bononia devint Badin (Бъдин) et après le XI siècle Bdin. Le premier despote bulgare de Badin dont on dispose d'annotations historiques s'appelait Glad et il vécut au début du X siècle. Ses descendants assurèrent la continuité du pouvoir et la surveillance des territoires bulgares du nord-ouest jusqu'au 1003 lorsque Ahtoum partit prêter main forte dans les luttes du trône chez les Magyars et périt en campagne. Le pouvoir local fut alors assuré par l'un des fils du roi Samouil - Gavril Radomir. Le despote Akhtoum, petit-fils de Glad, contrôlait de vastes terres et le commerce avec le sel dans la région, source de ses grandes richesses. C'est Akhtoum qui introduit le christianisme dans la région à la fin du X siècle, en suivant le roi Boris Ier et s'affiliant à l'église de Constantinople (il reçut une demande de la part du roi hongrois pour adhérer à l'église de Rome qu'il refusa). Il accepta lui-même le baptême à Vidin et fonda le monastère Saint Jean Baptiste qui attira rapidement des moines bulgares et byzantins.
En 1003 les Byzantins prirent Vidin après en siège qui dura 8 mois.
Durant le Second royaume bulgare l'un des fils du roi Chicheman y fonda la principauté de Bdin dont il fut le souverain. Son existence fut de très courte durée et c'est avec la chute de Vidin sous les assauts ottomans en 1396 que la Bulgarie fut entièrement conquise et disparut de la carte politique de l'Europe. Les nouveaux maîtres des lieux surent tirer profit de la forteresse de Vidin et la ville continua à être un centre administratif et militaire important sous l'empire Ottoman. Les habitants de Vidin participèrent régulièrement dans les insurrections qui eurent lieu dans la région et notamment l'insurrection de Vidin qui se produisit en 1850.
Notons tout d'abord le jardin public qui longe le Danube. C'est le plus ancien des jardins publics de Vidin dont la première partie fut inaugurée en 1878. Inspiré de jardins autrichiens et des parcs anglais, il conjugue espaces verts dégagés et plantations de grands arbres. Au fur et à mesure de son aménagement le jardin intégra sur son territoire des monuments, rendant la visite encore plus agréable.On y voit le théâtre Véda, la mosquée de Pazvantoglou (avec sa bibliothèque), les vestiges de la muraille romaine, la poste ottomane, la forteresse Baba Vida.
Le parc Orlyaka- à 4 km au nord-ouest de Vidin, comprend le camping Danube et une zone de loisirs nautiques sur le Danube.
Le parc Bojouritza - il est le seul parc de hauts chênes en Bulgarie de nord-ouest. Le parc se situe à 18 km au sud-ouest de Vidin, près des villages Sinagovtzi et Ivanovtzi. Idéal pour des sorties dans la nature, on y trouve un plan d'eau pour pratiquer des activités nautiques ou la pêche. Le parc est riche en gibier et offre de bonnes conditions de chasse.
Le parc Vladikina bahtcha (ancien lieu de résidence du métropolite de Vidin) comprenant la fosse de l'ancienne forteresse (remplie d'eau). D'autres parcs ont été laissés à l'abandon et transformés en décharges comme le parc Nora Tchélébi Pizanti (utilisé dans le passé pour les besoins de la Foire de Vidin), le parc Maïski Less et Loven parc (Le parc des chasseurs)
Le musée d'histoire de Vidin est l'une des plus anciennes institutions culturelles dans la ville. Son établissement date de 1910 lorsque l'Association d'archéologie organisa la première exposition. Son activité est présentée à travers 6 expositions allant de l'Antiquité à l'histoire récente. Au total les fonds du musée réunissent plus de 58 000 objets.
Cette caserne en forme de croix est l'un des monuments emblématiques de Vidin. Construite en 1800 elle abritait une division des redoutables janissaires ottomans avant de servir de quartiers pour l'armée bulgare.
la seule forteresse bulgare préservée intacte, sur les rives du Danube. Reprise par les Ottomans à la fin du XIV siècle, elle était un bastion important sur les frontières de tous les royaumes et empires qui ont possédé ce territoire - les Romains, les Bulgares, les Ottomans.
Il existe de monastères en Bulgarie, abandonnés depuis des décennies ou des siècles et dont l'emplacement n'est connu qu'aux passionnées d'histoire, ayant une âme d'explorateurs. Tel est le monastère rupestre Alboutinski, dont les vestiges se situent entre les villages Rabrovo et Gradetz, dans la région de Vidin (près de la frontière avec la Serbie).
Artchar (Арчар) est le nom d'un village qui se situe près du Danube, à l'embouchure de la rivière Artchar, en région de Vidin, dans la Bulgarie du nord-ouest. Situé dans les limites de la commune de Dimovo, il est le plus grand village dans la région (comptant environ 3 000 habitants, deux fois plus que Dimovo).
Un site archéologique romain très intéressant s'y trouve - l'antique ville de Ratiaria, malheureusement laissé à l'abandon.
dans la région de Montana, nord-ouest de la Bulgarie. Lom s'est organisée sur la rive du Danube et est une petite ville de province charmante. Elle a un beau parc le long du fleuve, son centre ville date du début du siècle, façonné par des architectes belges et autrichiens. A visiter son musée d'histoire.