Sinémoretz serait à l'origine, comme de nombreux autres villes et villages sur le territoire bulgare, un village thrace. Cependant peu de témoignages sont parvenus concernant son existence à travers les siècles.

La source la plus ancienne à ce jour qui traite de Sinémoretz est un registre fiscal byzantin du XII siècle qui mentionne que le village relevait de la commune d'Agatopol (actuelle Ahtopol), elle-même dépendante d'Anhialo (ΑΝΧΙΑΛΟΣ en grec, actuellement ville de Pomorié).
Un autre document sur le commerce du sel, daté de l'an 1498, énumère 19 familles du village.

Durant son histoire le village fut souvent accosté par des bateaux de pirates et pillé. Le diplomate autrichien Wenzel von Bronjar rapporte que lors de son passage par la mer près de ces côtes en 1766 le village se composait d'environ 17 maisons et que sa population était essentiellement occupée dans l'exploitation forestière.

Durant la période de domination ottomane (1396 - 1912) Sinémoretz s'appelait Kalanja, un nom hérité du grec Kalandzaki, signifiant littéralement "un bon foyer". Une carte géographique de l'empire ottoman élaborée par le géographe allemand Christian-Gottlieb Reinhardt et imprimée en 1821 positionne le village de Kalanja. Le nom actuel de Sinémoretz serait une traduction littérale du grec "galaza" - bleu ciel. Le sens étymologique en bulgare de Sinémoretz donne un composé de "bleu" et "mer".

Sinémoretz ne fut pas délivré à la fin de la guerre russo-turque pour la libération de la Bulgarie (1877-78) et fut partie de la Turquie jusqu'en 1912, jusqu'au moment de l'éclatement de la Guerre balkanique, menée par la Bulgarie contre la Turquie. En 1913-1915 à Sinémoretz s'installèrent des réfugiés des autres terres bulgares restées en territoire ennemi, essentiellement des Grecs et des Bulgares. Les Grecs furent contraints à l'exil plus tard et d'autres réfugiés bulgares vinrent à leur place. Les nouvelles populations amenèrent de nouveaux us et l'emploi principal devint l'agriculture.

Sinémoretz - zone interdite

Durant la période communiste en Bulgarie (1944-1989) Sinémoretz faisait partie du territoire le plus lourdement sécurisé et militarisé de Bulgarie. Le sud-est de Bulgarie (la zone de Strandja) abritait un poste de commandement de guerre du Pacte de Varsovie, sans parler de toute l'infrastructure et appareil militaire déployés le long de la frontière turque. Seules les personnes dûment autorisées pouvaient accéder à ces zones. Ceci était valable aussi pour les habitants de Sinémoretz qui se situait dans cette zone de sécurité. Ils faisaient systématiquement l'objet d'un contrôle militaire sur leurs allers et venues. De ce fait l'accroissement de la population était impossible, plus qu'il est - l'on ne s'installait pas forcément là où on le souhaitait à cette époque mais là où l'on se faisait assigner à résidence.

Un mal pour un bien - cette micro-région est merveilleusement bien conservée.

Sinémoretz est fort bien préservé, comparé à ce qu'on peut trouver au nord d'Ahtopol en matière de développement touristique.  Les hommes d'affaires aux dents longues n'ont pas manqué le lieu mais ici l'impact est vraiment limité (peut-être grâce au fait que l'essentiel de la masse touristique est écumée entre Bourgas et Tzarévo et qu'il ne reste pas grand monde qui descende jusqu'ici). L'absence d’infrastructures de loisirs aide sans doute. Il y a quelques hôtels moyennement grands mais ce n'est pas grande-chose. Le reste des hébergements touristiques est constitué de petits hôtels familiaux, villas et chambres à louer.

Sinémoretz a encore l'allure d'un village pommé des années 1970 du sud-est de la Bulgarie. De ce fait, il est un peu plus reposant, comparé à d'autres endroits sur la côte.

De nombreuses possibilités s'offrent à tous ceux qui cherchent un séjour balnéaire reposant. D'une part, il y a le magnifique lagon séparant Véléka de la mer Noire. Il est agrémenté d'une vaste plage qui même en plein mois d'août reste vivable.

La plage et lagon se situent à l'entrée de Sinémoretz, à gauche du chemin principal (repère - le cimetière). On l'approche par le haut, il faut descendre jusqu'à la plage et le lagon par une piste, en laissant la voiture et continuant à pied. Le lagon et la plage offrent assez d'espace de détente et de découverte pour le touriste curieux. L'on peu apprécier des fleurs sauvages, se baigner, observer de vues imprenables depuis un rocher, épier les cormorans.

La côte rocheuse de Sinémoretz

En se rendant sur le haut de la côte rocheuse, on découvre des paysages fabuleux - des roches abruptes balayées par des eaux aux nuances bleu marin, émeraude et vert. De nombreuses fleurs sauvages aux couleurs vives et moins vives agrémentent le décor.

La rivière Véléka

Avant la petite montée vers Sinémoretz on passe sur pont sous lequel s'écoule Véléka - la plus grande rivière dans le sud-est de la Bulgarie mais aussi la plus propre et riche en poissons de toute la Bulgarie). On peut se garer sur des espaces dégagés et faire des balades à pied. Cela vaut le coup pour se détendre et éventuellement croiser des pêcheurs ou des bergers avec leurs troupeaux.

SORTIES EXTÉRIEURES PROCHES

Le village de Rézovo

Village à la ligne de frontière avec la Turquie, avec une côte rocheuse absolument magnifique, peuplée de nombreux oiseaux sauvages. On peut descendre à la ligne de démarcation-même, à une dizaine de mètres des soldats turques. A noter un bon restaurant de poissons. On peut observer également, avec un peu de chance, des dauphins dans les eaux de la mer Noire.

La plage Silistar

Elle se trouve en direction de Rézovo. L'entrée est difficile à repérer depuis la route, c'est sur la gauche, avec un restant de panneau d'information. Il faut faire environ 1 km sur chemin de terre (en voiture) pour arriver à la "taxe parking" (et oui !). Ensuite on accède à une des plus belles plages de Bulgarie - celle de Silistar, une copie à plus petite échelle du lagon de Sinémoretz.