Les origines de Malko Tarnovo remontent à l'époque thrace (entre le IV millénaire avant la nouvelle ère et le Ier siècle). De nombreux dolmens et tumulus funéraires sont répertoriés dans les environs. Selon les frères géographes Skorpil, qui ont étudié cette région, à l'époque romaine se trouvait ici la station romaine Utsurgas. Quant à la ville actuelle, elle s'est formée vers la fin du XVI et le début du XVII siècle par des migrants en provenance des hameaux et petits villages environnants. Ils se sont installés autour la source d'eau dit Golémia Vris.

Le nom de Malko Tarnovo a exactement les mêmes origines que celui de Véliko Tarnovo, à savoir un mot dérivé de ronces (tran en bulgare) qui désigne le caractère de la végétation prédominante. Tranovo s'est transformé plus tard en Tarnovo (sans doute en raison d'une prononciation plus facile) et pour se distinguer de l'ancienne capitale royale le mot Malko (petit) s'est rajouté en préfixe.

Les premières références historiques un peu plus récentes sur Malko Tarnovo nous viennent de G.Ensholm, participant dans la campagne militaire russe de Dibitch-Zabalkanski (Ivan Ivanovicth, maréchal russe, connu encore sous le nom Johann Diebitsch Zabalkanski, chef d'état-major en 1820 sous le règne d'Alexandre Ier, et qui gagna la guerre russo-turque de 1828-1829 en forçant le passage du Balkan). Dans son livre "Notes sur les villes au-delà du Balkan" il écrit que la ville comptait 3 500 habitants qui vivaient principalement de l'élevage de moutons et des productions dérivées - laine, tissus, tannerie, négoce de bétail. Parmi les autres artisanats il y avait la maçonnerie et la poterie ainsi que l'orfèvrerie. Dans des carrières à proximité était extrait du marbre qui s'exportait avec succès (du marbre de Malko Tarnovo fut utilisé au Palais de Dolmabahçe à Instabul). Le commerce fut également bien développé, de nombreuses échoppes tenaient place.

Durant la seconde moitié du XIX siècle Malko Tarnovo se présentait comme une ville riche et belle, avec une population de 8 000 habitants, tous Bulgares. Le mouvement du Renouveau bulgare du XIX siècle marqua fortement Malko Tarnovo. Une école annexée à l'église ouvra d'abord ses portes, puis une école laïque dans les années 1840, suivie d'une école pour jeunes filles en 1875. En 1905 le théâtre a ouvert ses portes.

Après le traite de Berlin qui redéfinit les frontières de la Bulgarie à la suite de la guerre russo-turque de 1876-78, Malko Tarnovo se retrouva dans l'Empire ottoman. Il n'est donc pas inhabituel qu'un nombre important des habitants de cette région prirent part dans la grande insurrection dite Ilindensko-Préobrajensko vastanié en 1903. A Malko Tarnovo siégeait le comité révolutionnaire régional. Après la défaite des insurgés environ 5 000 habitants de Malko Tarnovo durent quitter la ville et sa région. Malko Tarnovo redevint bulgare à la suite de la Guerre Balkanique, menée avec succès par la Bulgarie contre l'Empire ottoman en 1913.

L'économie de Malko Tarnovo a subi un fort déclin après la fin de régime communiste en 1989/1990. Avant il existait de nombreuses industries : l'industrie minière, une usine pour des composants électroniques, l'industrie du bâtiment, la production forestière, l'élevage de bétail, une usine de cosmétiques et produits d'entretien. Tout cela relève aujourd'hui du souvenir nostalgique.

Musées

A Malko Tarnovo il y a 3 musées - archéologique, historique et d'histoire naturelle. C'est le musé d'histoire qui présente l'ensemble de leur activité à travers 5 expositions reparties dans 3 anciennes maisons typiques de Strandja : archéologie, histoire et histoire nouvelle, icônes, ethnographie et nature.

Dans les environs de Malko Tarnovo se trouve le lieu-dit Petrova Niva et le mémorial de l'insurrection Ilindensko-Préobrajensko vastanié. Une exposition commémorative est organisée.

Les sites thraces

Deux tumulus funéraires thraces de la période entre le V et le III siècle avant la nouvelle ère ont été mises au jour à proximité de Malko Tarnovo. Construites en blocs massifs de marbre, ils sont représentatifs de l'architecture monumentale thrace. Utilisés pour les membres de l'aristocratie, les archéologues ont découvert que les Romains les ont également utilisés à leur tour.

Le premier tumulus se trouve à 5 km au nord-ouest de Malko Tarnovo, dans le lieu-dit Propada. Il se place au début d'un ensemble de 40 autres tumulus, pas encore étudiés. L'autre tumulus étudié se trouve à 13 km au sud-est de la ville, il fut utilisé comme mausolée pour un dignitaire. Les sites thraces de la région de Malko Tarnovo sont très nombreux et peu étudiés.

Pour en savoir plus sur la civilisation des Thraces.

Temples

A Malko Tarnovo il y a deux églises. La première est dédiée à Sainte Marie et est construite à l'emplacement d'une église de l'an 1754. Des pierres prélevées sur des lieux sacrés thraces et romains sont incorporés dans les murs de cette église. Elle abrite 160 icônes, œuvres de peintres locaux et sont représentatifs pour le style d'iconographie développé dans la région de Strandja.

La seconde église est catholique, elle est dédiée à la Sainte Trinité. Initialement construite en 1868 et dédiée à Sainte Petka, elle fut reconstruite en 1931 suite à des dégradations importantes du premier édifice, fait de pierres et d'argile. Les icônes de son autel sont un don de l'église Saints Cyril et Méthode qui se trouve dans la ville d'Edirné, en Turquie. Parmi ses icônes se trouve une de Sainte Marie, appelée ici La gardienne de l'unité des chrétiens et considérée comme miraculeuse. Le 25 mai 2002, le pape Jean-Paul II s'est rendu dans cette église et à "couronné" cette icône. En souvenir de cette visite dans l'église est gardé le bonnet blanc du pape qu'il porta lors de son voyage en Bulgarie.

Les vestiges de 8 églises se trouvent aux environs de Malko Tarnovo.