Nessebar
Nessebar est une des villes de patrimoine indiquées comme "à ne pas manquer" par tous les guides touristiques. Classée au patrimoine mondial d'Unesco, Nessebar se situe dans le sud-est de la Bulgarie, sur une presqu'île pittoresque. D'anciennes maisons en bois et des églises byzantines s'allient au charme du littoral rocheux pour créer un ensemble unique, à découvrir.
A environ 30 km au nord de Bourgas et à quelques kilomètres seulement de la Côte du Soleil, située sur une toute petite presqu'île de la mer Noire, Nessebar est l'une des plus anciennes villes d'Europe. Elle fut fondée par les Thraces environ 3000 ans avant la nouvelle ère et représente la ville la plus riche en architecture byzantine en Bulgarie. Dans l'Antiquité elle fut l'une des puissantes colonies hellénistiques sur la côte sud (bulgare) de la mer Noire ensemble avec Sozopol (Apollonia) et Pomorie (Anhialo), ses puissantes rivales. Son nom était Messemvria.
23 églises et monuments retracent le passé grec, romain et byzantin de Nessebar. La ville a été inscrite dans la liste du patrimoine mondial d'Unesco en 1983 et a failli en sortir en 2010 pour cause de l'envahissement excessif de la petite presqu'île par les étalages des marchands vendant des souvenirs aux touristes.
La ville antique de Nessebar
L'ancienne ville ne mesure que 850 m de longueur sur 350 m de largeur. Durant son existence l'antique Nessebar perdit dans la mer un tiers de sa superficie. Des vestiges de ses murailles peuvent être observés par les amateurs de la plongée sous-marine à 80 m de la côté. Messemvria avait 2 ports, un au sud et un à l'ouest. A ces endroits on ressort encore des vestiges et des équipements d'anciens navires.
De l'enceinte de la ville seule la muraille occidentale avec sa porte a passé l'épreuve du temps et nous est parvenue jusqu'à aujourd'hui. Elle protégeait Nessebar des invasions terrestres. Les Thraces, ses premiers habitants, l'appelèrent Melsambria, en honneur de Melsa - le créateur légendaire de la ville. Durant le Moyen Âge le nom s'est transformé en Messemvria pour finir plus tard en Messebar puis Nessebar.
Richesse, rois et impératrices
Nessebar a connu un grand essor économique et commercial dans l'Antiquité. Colonie puissante, en l'an 440 avant la nouvelle ère la ville commença à frapper sa propre monnaie, puis entre le III et II siècle avant la nouvelle ère elle s'est mise à frapper ses premières monnaies en or. Les objets exposés dans le musée archéologique de la ville témoignent de la richesse de ses habitants et de la vie opulente qu'y se menait.
Tout comme Sozopol Nessebar fut conquise par les légions romaines vers l'an 70 avant la nouvelle ère. La capitale de l'Empire ne tarda pas à s'établir à Constantinople et Nessebar devint le lieu de prédilection des empereurs qui venaient prendre soin de leur santé aux thermes. Après l'établissement du christianisme en tant que religion officielle Nessebar continua à se développer avec le même faste. Plus de 40 églises furent construites dont la principale se nommait Sainte Sofia, à l'instar de celle à Constantinople.
C'est à Nessebar que l'empereur byzantin Lion Syrien attendit en l'an 705 l'armée bulgare menée par khan Tervel, appelé à la rescousse pour repousser l'invasion arabe et rompre le long siège de Constantinople. Ensemble avec Sozopol Nessebar fut conquise et intégrée dans le Premier royaume bulgare cent ans plus tard par khan Kroum.
En 1366 Nessebar fut prise par le compte Amédey de Savoie qui en fit don à l'empereur de Byzance.
Nessebar tomba sous la domination ottomane pour la première fois dans l'année qui marqua la disparition, sous les assauts des Ottomans, du Second Royaume Bulgare, survenue en l'an 1396.
Des familles byzantines nobles ont trouvé refuge à Nessebar vers la fin de l'Empire. La princesse Mataïssa, descendante des familles impériales des Paléologue et des Kantakouzine, fut enterrée ici en 1441. La stèle de son sarcophage est exposée dans le musée archéologique. Constantinople disparut en 1453 pour devenir Istanbul et Nessebar se retrouva alors définitivement en territoire ottoman.
La ville ne sombra pas pour autant continua de jouir d'un statut privilégié et d'une notoriété commerciale et culturelle. La tolérance religieuse ottomane fit qu'on continua à ériger des églises et à dessiner des icônes même s'il fallait bien observer les limites de cette tolérance (voir la toute petite église de Saint-Sauveur).
A visiter à Nessebar
Le Musée Archéologique, présentant une riche collection d'objets de l'époque de Messevria, l'antique Nessebar, en passant par le Moyen Âge et la période du Renouveau bulgare
La maison "Moskoyani" - musée ethnographique, exemple de la maison en bois de Nessebar
L'église Saint Stéphane datant du IX siècle, ses fresques qui datent du XIV-XV-XVI siècle siècle et son autel d'icônes du XVII siècle.
L'église Saint Spass et ses fresques du XVII siècle.
Les églises qui n'ont pas réussi à sauvegarder leurs fresques durant les siècles ont été transformés de nos jours en galeries d'art, mises à disposition des artistes locaux. Elles valent la visite en raison de la belle architecture byzantine.
Bon à savoir
L'ancienne ville de Nessebar est fermée à la circulation automobile, les voitures stationnent obligatoirement sur des parkings à l'extérieur. Exceptions sont faites pour atteindre les hôtels à l'intérieur de la cité.
La nouvelle et l'ancienne ville de Nessebar sont bien distinctes. Sur la presqu'île se situe uniquement l'ancienne ville de Nessebar. La nouvelle ville s'est développé sur la côté en direction du nord, elle n'est en rien liée sur le plan culturel et historique à l'ancienne Nessebar. La plupart des hôtels modernes, les petits magasins alimentaires, les services de proximité et autres sont situés dans la nouvelle ville. La distance entre les deux n'est pas grande mais il est recommandé de prendre le bus pour se déplacer entre les deux.
Dans l'ancienne ville vous trouverez des restaurants traditionnels, des boutiques de souvenirs, des cafés et des coins sympas ainsi que... beaucoup du monde.
Si vous voulez faire de la plage il faut aller plutôt du côté de la nouvelle ville et la station Côte du soleil. Autour de la presqu'île il y a quelques petites plages mais ce n'est pas véritablement "la plage".
En été, pendant la haute saison, la cité historique est envahie par les marchands de souvenirs, ce qui impacte sérieusement le paysage et le cadre de la visite. Cela exaspère les amateurs de patrimoine qui sont déçus de découvrir une telle intrusion visuelle. Cet état de fait a failli valoir l'exclusion de Nessebar de la liste du patrimoine mondial, cependant la demande de retirer les étalages des marchands a provoqué de vives protestations, non seulement des concernés, mais aussi de la municipalité qui profite du commerce.