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Aquae Calidae

Fiche de présentation
En cyrillique: Аква Калиде
Région de Bourgas
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Aquae Calidae est un site historique et archéologique hautement intéressant, situé à proximité de la ville de Burgas, près de la mer Noire. Ancienne source sacrée des Thraces, puis thermes romains à partir du Ier siècle, et enfin un somptueux hammam sous les Ottomans, construit sous le règne de Soliman le Magnifique.

Aujourd’hui, ce patrimoine unique est ouvert au public et aménagé pour les visites, offrant également la possibilité de boire de l’eau minérale chaude directement aux fontaines de la source d’origine.

Chronologie

Le site de la source est un excellent exemple d’un lieu qui a traversé diverses époques sur une très longue période, se métamorphosant au fil des us et coutumes des différentes périodes, tout en conservant son attrait premier : ses riches eaux minérales.

L'antiquité

La source sacrée thrace des Trois nymphes

La source fut consacrée dès l’Antiquité aux nymphes. Dans la mythologie grecque, les belles et séduisantes nymphes étaient les protectrices des sources et des eaux vives. Descendantes des dieux Océan et Thétis, leur nombre dépassait les 3 000. Le poète grec Hésiode, qui vécut entre le VIIIe et le VIIe siècle avant notre ère, dit que personne ne saurait compter leurs noms. Certaines des nymphes étaient des protectrices des eaux de mer, appelées les Océanides. D’autres protégeaient les eaux douces et étaient connues sous le nom des Naïades. Les gens croyaient que les eaux protégées par elles avaient des propriétés de guérison et pouvaient même procurer la jeunesse éternelle et l’immortalité.

Concernant Aquae Calidae, la légende raconte que trois de ces nymphes étaient les gardiennes des sources minérales curatives près de la ville antique d’Aquae Calidae (en traduction, les eaux chaudes). Mais les jeunes nymphes ne remplirent pas leur tâche, et les dieux les pétrifièrent pour les punir.

Ainsi, dès le Ier millénaire avant notre ère, le lieu sacré des Trois Nymphes, près de la source chaude, était un lieu de vénération pour les Thraces. Le mythe et les propriétés de l’eau ont ensuite agi comme un aimant sur les différents peuples ayant occupé ces terres.

L'époque romaine

Au Ier siècle, l’Empire romain réussit à prendre le contrôle des royaumes thraces des Odryses et créa la province romaine de Thrace. Avec eux, les  les Romains apportèrent l’usage des thermes, qui occupaient une place importante dans la vie quotidienne et correspondaient à l’esprit romain prônant une Anima sana in corpore sano (un esprit sain dans un corps sain). En dehors de leur fonction hygiénique et médicinale, les bains étaient aussi un lieu de divertissement où se tenaient des lectures de poésie, des concerts de musique, des débats politiques et, parfois, même des jeux sportifs.

Sous le règne de l’empereur Trajan (98-117), la construction d’infrastructures publiques, comme les routes et les thermes, était un élément central de sa politique, surtout lors de la création de nouveaux centres urbains au sein des nouvelles provinces. Lui-même fut un grand amateur des sources thermales, et cet intérêt influença le choix des premiers centres autonomes dans la nouvelle province de Thrace. Ainsi, les anciennes localités thraces, connues dans l’Antiquité pour leurs sources d’eaux chaudes, accédèrent au statut de ville sous l’Empire (comme Serdica (actuelle Sofia), Ulpia Pautalia (Kyustendil), Nicopolis ad Nestum (près de la ville de Gotzé Deltchev)).

Au II<sup>e</sup> siècle, dans la zone des sources, les Romains construisirent une station-relais, nommée Aquae Calidae, et la notoriété des lieux se perpétua, héritée du site sacré des Trois Nymphes.

Plus tard, un autre empereur romain, Septime Sévère (193-211), organisa ici des festivités et des jeux sportifs appelés Severia Nimphea.

L’historien Jordanès (VIe siècle) mentionne Aquae Calidae dans le cadre des annales sur les invasions des Goths dans les villes situées sur la côte occidentale de la mer Noire. Aquae Calidae fut sévèrement touchée par ces attaques, mais les bains autour des sources minérales furent préservés. Jordanès écrit même que les sources eurent un effet bénéfique sur les agresseurs, tempérant leur fureur. Il rapporte :

Ici, ils s’arrêtèrent, comme on dit, de nombreux jours, profitant des bains chauds. Les sources ardentes jaillissent des profondeurs de leur source et, parmi les innombrables thermes de par le monde, elles sont, sous tous rapports, excellentes et les plus utiles pour soigner les malades.

Pour savoir plus sur la période romaine en Bulgarie, lisez notre articles sur la Période romaine.

Période byzantine

Au VIe siècle, l'Empire romain d'Orient entama son déclin territorial dans la partie centrale de la péninsule des Balkans, sous les assauts fréquents des tribus barbares. Dans un effort pour consolider les défenses et renforcer la protection des populations, l'empereur Justinien Ier (527-565) entreprit une campagne colossale pour la construction d'infrastructures défensives.

Ainsi, pour la première fois, Aquae Calidae et ses thermes se dotèrent d'une enceinte fortifiée en pierres. Le chroniqueur byzantin Procope de Césarée relate : 

Ce lieu, demeuré non protégé depuis des temps anciens, ne fut pas considéré par les empereurs précédents, même si, dans son voisinage, s'installèrent de nombreuses tribus barbares et que les malades continuèrent à le fréquenter, malgré le risque pour leur vie, pour soigner leurs maux. Mais maintenant, l'empereur Justinien l'a cerné de murs et a rendu leur séjour sûr.

A la création du royaume bulgare

Les sources chaudes d’Aquae Calidae se sont inscrites dans les événements entourant la création du Premier royaume bulgare. En 680, l’empereur byzantin Constantin IV (668-685) entreprit une vaste campagne contre les Bulgares du khan Asparouh, installés dans le delta du Danube. Avant la confrontation finale, l’empereur confia le commandement à ses officiers et se retira de la campagne, prétextant qu’il devait soigner sa goutte. Les eaux de la source étaient réputées pour soulager cette maladie et servirent d’excuse (vraie ou fausse) à l’empereur pour abandonner ses troupes, qui furent sévèrement battues.

Des historiens évoquent ce stratagème dans le contexte des luttes internes pour le trône de Byzance pendant cette période, Constantin ayant intentionnellement mené le contingent militaire fidèle à son rival afin de le conduire à sa perte et s’assurer le pouvoir à Constantinople. Le fait est que les soldats byzantins furent "bêtement" entraînés dans les marécages du delta et exterminés par leurs adversaires, bien plus mobiles et préparés. L’empereur lui-même revint en bateau pour observer la bataille de loin et s’assurer de son issue.

Après la création de l’État bulgare, la ville des sources chaudes fut désormais appelée Therma ou Thermopolis. À proximité se déroula, en 708, l’une des batailles les plus importantes entre Bulgares et Byzantins, lorsque l’armée de Justinien II Rhinotmète fut défaite par celle du khan Tervel, consolidant ainsi définitivement l’expansion territoriale de la Bulgarie au sud de la Stara Planina (la chaîne des Balkans).

Les croisades

En 1204, les chevaliers de la quatrième croisade prirent Constantinople et créèrent l’Empire latin. Dans la guerre qui s’ensuivit entre Latins et Bulgares, l’empereur Baudouin Ier de Flandre (1204-1205) fut fait prisonnier par l’armée du roi bulgare Kaloyan (1197-1207).

L’empereur suivant, Henri I<sup>er</sup> de Flandre (1205-1216), frère de Baudouin, entreprit une expédition punitive pour se venger contre les villes bulgares situées au sud des Balkans. De nombreuses cités furent dévastées et pillées, comme Andrinople (Edirne, Turquie), Béroé (Stara Zagora) et d’autres. Les chevaliers s’attaquèrent aussi à Therme. Le chroniqueur de ces événements, le maréchal de Champagne Geoffroy de Villehardouin (1150-1212/1218), écrit :

... ils quittèrent Therme, qui était jolie et bien située ; là-bas jaillissaient des eaux chaudes – les plus agréables du monde entier ; et l’empereur ordonna qu’elle soit détruite et incendiée, et prit avec lui un grand butin de bétail et d’autres richesses

Sous les Ottomans

Après la destruction causée par les Croisés, les bains demeurèrent en ruines pendant une très longue période. Après la conquête de la péninsule par les Ottomans aux XIIIe-XIVe siècles, lors du règne du sultan Soliman le Magnifique (1520-1566), un grand hammam fut construit sur les ruines des bains.

Le sultan, qui souffrait (comme Constantin IV) de la goutte, réussit à se guérir grâce à l’eau minérale. En signe de gratitude, il publia un firman (décret) par lequel il allouait richesses et moyens à la zone autour des sources thermales. Cela donna un essor durable au développement économique des villages voisins.

Le hammam de Syuleïman le Magnifique

Le hammam de Soliman le Magnifique fut construit au XVIe siècle sur le corps central des bains antiques d’Aquae Calidae. Conçu sur un plan carré, le bain s’articule autour d’un grand bassin en marbre situé au centre, qui recueillait l’eau thermale utilisée pour les procédures de soins. Le long des murs sont aménagées de nombreuses petites fontaines avec bassins.

Le plus célèbre voyageur ottoman, Evliya Çelebi, rapporte précisément la guérison du sultan de la goutte grâce aux eaux d’Aquae Calidae et le grand marché annuel qu’il a établi près des sources en signe de reconnaissance.

Le hammam est aujourd’hui entièrement restauré. L’habillage en marbre et en céramique, typique de l’Orient, des murs et du bassin, la peinture en différentes nuances de bleu avec motifs floraux et géométriques – un ensemble harmonieux et très agréable à l’œil emplit l’espace. Des techniques artisanales authentiques ont été utilisées afin de restaurer le hammam dans son aspect originel. L’effet de la visite est renforcé par une mise en lumière discrète et adaptée qui met en relief les espaces et les couleurs.

La coupole bleutée du hammam, percée de nombreux orifices pour laisser s’échapper les vapeurs, se transforme ainsi en un firmament artistique.

Les recherches archéologiques

Le chantier archéologique est épisodique avant 2008, année où la ville de Burgas décide d’allouer des moyens pour des fouilles soutenues, à réaliser chaque année.

Ainsi, l’enceinte de la ville antique a été découverte, avec une épaisseur de 2,60 m atteignant 4,85 m dans sa section orientée vers le nord. Elle se compose de couches de blocs de pierre monolithiques et de briques, assemblées avec du mortier. Dans la partie centrale de l’enceinte fortifiée, une grande église datant du VIe au XIVe siècle a été découverte et étudiée, confirmant le rôle de la ville comme un centre religieux important.

Lors des fouilles, la salle centrale des bains antiques a été mise au jour. Destinée aux procédures médicinales avec de l’eau très chaude, elle couvre une superficie de 220 m² et abrite deux piscines carrées de 3 m sur 5 m, situées aux extrémités de la pièce. Le système de chauffage central (l’hypocauste romain) a également été découvert, composé de tuyaux en argile à travers lesquels circule l’air chaud des canaux d’eau chaude, réchauffant ainsi les dalles en pierre du sol.

Le captage antique de deux sources, dont l’eau sort à 53 °C et 42 °C, a été découvert à 30 m au nord-ouest. Il est relié aux bains par un système complexe de collecteurs et de conduits en terre cuite. Une autre découverte importante est le captage de l’eau froide dans la partie nord du site des bains, avec une profondeur de 5,3 m. Cette eau était également utilisée pour les procédures de soins dans le bassin d’eau froide ou tiède (le frigidarium).

Des fouilles intéressantes ont été menées dans l’aile orientale du complexe, permettant de mettre au jour huit pièces qui servaient de cuisines et de magasins. Ces espaces remontent à la dernière phase de vie des bains médiévaux, entre le Xe et le XIIIe siècle. Elles ont été entièrement incendiées en 1206 lors du raid des chevaliers de l’empereur latin Henri II.

Des sondages géologiques ont révélé qu’à une profondeur de 9 m, on trouve des vestiges datant du quatrième au premier millénaire avant notre ère. Cela suggère que des fouilles approfondies à ce niveau pourraient révéler des artefacts liés à l’occupation du site par les tribus thraces et au culte qu’elles vouaient à ces sources.

La source

L’eau chaude de la source principale jaillit du sol à une température constante de 41 °C et convient pour les soins du système locomoteur, du système nerveux périphérique, des troubles de l’appareil digestif et des maladies rénales.

L’eau a des effets bénéfiques généraux sur les personnes en bonne santé : elle renforce la résistance aux maladies respiratoires infectieuses et améliore le tonus général.

Devant les fontaines en accès libre, l’eau thermale coule 24h/24. De nombreuses personnes vont et viennent sans cesse pour remplir et emporter des récipients d’eau minérale.

Dans un périmètre de 30km

Lac Atanasovsko

Littoral maritimeLac à 7 km
Lac Atanasovsko, Bulgarie

situé au nord de Bourgas il est un des 3 grands lacs aux alentours de cette ville. Sa partie nord est sous statut de biosphère (233 espèces de plantes), la partie sud est exploitée pour la production de sel.

Bourgas

Littoral maritimeVilles à 14 km
Bourgas, Bulgarie

Bourgas est la seconde grande ville maritime en Bulgarie, après Varna. Il dispose d'un très joli jardin maritime, d'un centre-ville agréable où trône un imposant monument soviétique; son musée ethnographique présente des masques de Koukéri, son opéra propose une belle affiche, quelques galeries d'art vous invitent à la découverte. Bourgas est la scène de festivals de musique classique et du populaire Bourgas Open Air.

Pomorié

Littoral maritimeVillesThermalisme à 20 km
Pomorié, Bulgarie

Pomorié est une ville maritime, située sur une étroite et courte presqu'île, à distance égale entre Bourgas et Nessabar. La particularité de Pomorié est qu'elle est entourée d'eau pratiquement de toute part - la mer Noire au sud, l'est et le nord-est, le lac de Pomorié au nord. Une manche terrestre la relie au champ de Pomorié, partie de la vallée de Bourgas.

Pomorié a de très belles et longues plages de sable mais son attrait naturel est considérablement renforcé par la combinaison unique qui s'est créée avec le lac éponyme, séparé de la mer Noire par une dune mouvante. Ce lac à l'eau légèrement salée est très prisé pour deux choses : le sel qu'y est extrait et la boue noire médicinale dont le renom va au delà de l'échelle nationale.

Deultum

Site romain à 26 km
Deultum, Bulgarie

Deultum, ou de sa dénomination latine Colonia Flavia Pacis Deultemsium, est la seule colonie de citoyens romains libre fondée dans les actuelles terres bulgares sous la période romaine (entre le I et le VIe siècle). Site archéologique important, Il se trouve en bordure du village de Débelt, à 17km au sud-ouest de de Bourgas, en direction de Srédetz.

Côte du Soleil

Littoral maritimeStations balnéairesStation balnéaire à 27 km
Côte du Soleil, Bulgarie

la plus grande et la plus bruyante station maritime bulgare, située au nord de la ville de Bourgas et de la ville historique de Nessebar. De longues plages, un pavillon bleu pour la qualité de l'eau mais aussi une destination phare pour les jeunes fêtards où l'alcool bon marché coule à flots.

Tchernomoretz

Littoral maritimeVilles à 28 km
Tchernomoretz, Bulgarie

Petite ville sur le littoral sud de la mer Noire en Bulgarie, proche de Bourgas, Tchernomoretz fut encore un village en 2009. Il a une très belle plage, à découvrir si vous allez vers le sud.

Cette villégiature n'est pas très à la mode comparée aux vedettes comme Sozopol, Primorsko ou Tzarevo. Tchernomoretz a l'avantage d'avoir préservé un esprit et une atmosphère plus simples. Sans prétention, on y retrouve un ordinaire plutôt rare et agréable.

Nessebar

Littoral maritimeVilles à 29 km
Nessebar, Bulgarie

Nessebar est une des villes de patrimoine indiquées comme "à ne pas manquer" par tous les guides touristiques. Classée au patrimoine mondial d'Unesco, Nessebar se situe dans le sud-est de la Bulgarie, sur une presqu'île pittoresque. D'anciennes maisons en bois et des églises byzantines s'allient au charme du littoral rocheux pour créer un ensemble unique, à découvrir.

Nessebar, Église Saint Sauveur (St.Spas), Bulgarie

Parmi les dizaines d'églises médiévales à Nessebar celle du Saint Sauveur (Saint Spas) est la seule qui fut construite durant la période ottomane, en l'an 1609. Contrairement à son très modeste extérieur, les fresques que l'on retrouve à l'intérieur sont très belles. Les murs en sont presque entièrement recouverts, excepté les parties détruites par le temps.

Sozopol

Littoral maritimeVilles à 32 km
Sozopol, Bulgarie

Sozopol est une des plus anciennes villes en Bulgarie. Il y a 2 600 ans, des Grecs ont repérés la presqu'île, la petite baie et les îlots voisins et s'y sont installés. Ils ont fondé une nouvelle ville qu'ils ont appelé ApolloniaApollonia était une cité, incarnant l'esprit de la démocratie qui régnait dans la Grèce antique. Son nom voue le culte au dieu Apollon, le protecteur des arts.

Autres sites

Lac Mandra
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Rusokastro
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Konstantinovo
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