Surplombant la ville de Choumen, ses premières origines datent d'il y a 3 200 ans, des l'époque des Thraces. Pendant le Moyen Age et les royaumes des Bulgares, une grande forteresse trônait à cet endroit, bénéficiant d'une vue panoramique sur la plaine du Danube. Aujourd'hui il n'en demeure que les vestiges archéologiques.
Parmi les sites archéologiques importants du Moyen Age bulgare qui se trouvent en Bulgarie de nord-est, la forteresse de Choumen en est un d'importance. Située sur le plateau de Choumen qui surplombe la ville, la forteresse demeure à environ 2-3 km du centre-ville.
Comme pour la plupart des forteresses bulgares, il n'en reste que les fondations de ce qui était ce lieu fort. Une tour défensive et des murailles ont été reconstituées à l'occasion de travaux archéologiques. Ces éléments donnent une idée plus précise de l'aspect que revêtait la forteresse.
Une forteresse de plus de 3 000 ans
A l'instar d'autres lieux forts, le site de la forteresse de Choumen fut la propriété d'autres peuples ayant habité ces terres. Les premiers à construire une forteresse ici furent les Thraces, il y a plus de 3 000 ans. Les plus anciennes trouvailles archéologiques se rapportent à leur période et datent de l'an 1 200 avant la nouvelle ère. En ces temps s'érigeaient des murs au sud et de l'ouest, l'est et le nord étant protégé naturellement par un demi-cercle rocheux de 10 m de hauteur.
L'invasion romaine arriva dans la plaine du Danube dans l'an 15 et la forteresse de Choumen intègra les frontières de Rome. Les Romains construisirent une nouvelle muraille, agrémentée de tours en forme de carré et en forme de U. Sous la présence romaine le site de la forteresse marqua un essor et se transforma en petite ville. Les Goths attaquèrent et détruisirent la forteresse en l'an 250 mais les Romains l'érigèrent à nouveau. En l'an 395 l'empire Romain se divisa en empire d'Orient et empire d'Occident et la forteresse se retrouva dans celui d'Orient (plus tard appelé Byzance).
Les Byzantins construisirent une nouvelle muraille, plus forte, avec des tours défensives pentagonales pour se protéger des assauts de machines lanceuses des pierres. Durant la période qui s'ensuivit la petite ville s’agrandit et devint un centre commercial et artisanal. Le nombre et la diversité des pièces de monnaie qui ont été trouvées proviennent de tous les coins de l'empire et témoignent de cet essor. Entre le V et le VI siècle ces terres connurent les invasions des Huns et des Protobulgares, amenant le site petit à petit à son déclin.
Les Bulgares s'installèrent durablement dans ces territoires en 680-681 profitant des difficultés de l'Empire romain à préserver l'intégrité de ses territoires au sud du Danube. A ce moment de la ville antique ne restaient que des ruines. Les Bulgares, qui étaient nomades à cette période, s'établirent à environ 300m à l'ouest du site de la forteresse dans un camp fortifié. Ils s'intéressèrent à la forteresse au cours du VIII siècle et se mirent à la remettre en état. Ils ne changèrent pas la disposition à l'excepté des tours défensives qu'ils reconstruisirent en forme triangulaire. Au IX siècle le site de la forteresse fut à nouveau un lieu prospère, lieu de résidence des nobles et des gouvernants de Choumen. De cette époque date également le nom actuel de la ville de Choumen. La forteresse se situait à proximité des capitales bulgares Pliska et Preslav avec leurs forteresses respectives mais son importance fut moindre.
Les Byzantins reconquirent à nouveau la forteresse en 1001, la Bulgarie étant anéantie pour les 2 prochains siècles par Byzance. Les Byzantins durent faire face aux invasions des Petchénègues à leur tour et environ 40 ans après cette reconquête, ces derniers finirent par la détruire.
Les Bulgares se libérèrent de Byzance au XII siècle après l'insurrection menée par les frères Assen. Ainsi sonna l'heure du Second Royaume Bulgare et qui relégua la forteresse de Choumen au rang des villes fortifiées les plus fortes et importantes de la Bulgarie. Les artisanats, les industries premières connurent leur essor. La ville produisait des monnaies, le roi Ivan Chichman s'y rendit en visite.
Les Ottomans, lancés sur leur conquête invincible, finirent par atteindre la forteresse de Choumen en l'an 1388. Aucun combat n'y fut mené et la forteresse passa dans leurs mains sans résistance. Les historiens évoquent un possible accord avec les nobles bulgares de l'époque, en échange de leur vie et richesses.
Les croisés menés par le knyaz morave Vladislav III Varnentchik attaquèrent la forteresse sur leur chemin et la firent tomber au bout de 3 jours, celle-ci étant protégée par une petite garnison ottomane. La forteresse de Choumen fut incendiée et détruite. Elle ne fut plus jamais reconstruite.
Visiter la forteresse de Choumen
Il n'y pas de bus ou navette qui va en sa direction. Il faut prendre un taxi depuis le centre-vile ou la mosquée Tomboul. Les tarifs des taxi sont vraiment modiques. Une kiosque se situe à l'entrée et où vous devrez vous acquitter d'un ticket d'entrée de 2 € environ. Une petite maison qui ne paie pas de mine sert de musée et expose les trouvailles dénichées lors des travaux archéologiques - céramique, monnaies, pierres gravées, objet du quotidien.
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