Le village d'Osmar se situe en Bulgarie du nord-est, dans la commune de Véliki Preslav, région de Choumen. Il est à distance égale (une quinzaine de km) entre les villes de Choumen et Véliki Preslav (jadis capitale du Premier royaume bulgare).
Osmar bénéficie d'un cadre naturel verdoyant et bucolique : adossé à des hauteurs montagneuses, il donne sur un paysage de plaine, occupé par des vignobles. Ce sont ses vignes, notamment, qui font son renom grâce à la production d'un vin local appelé Osmarski pelin (se prononce péline).
Le village d'Osmar se situe en Bulgarie du nord-est, dans la commune de Véliki Preslav, région de Choumen. Il est à distance égale (une quinzaine de km) entre les villes de Choumen et Véliki Preslav (jadis capitale du Premier royaume bulgare). Osmar bénéficie d'un cadre naturel verdoyant et bucolique : adossé à des hauteurs montagneuses, il donne sur un paysage de plaine, occupé par des vignobles. Ce sont ses vignes, notamment, qui font son renom grâce à la production d'un vin local appelé Osmarski pelin (se prononce péline).
Les conditions géographiques dans cette zone sont très favorables à la production viticole de la meilleure qualité - un relief en pente bien ensoleillée, une hauteur au-dessus de la mer de 180 m. Les traditions dans le domaine sont séculaires et remontent loin dans l'histoire (rappelons que les Thraces, civilisation antique qui domina la péninsule des Balkans du quatrième millénaire avant notre ère jusqu'à l'arrivée des Romains au premier siècle, étaient des grands producteurs de vin). Ainsi, à Osmar l'on produit du vin depuis toujours et la légende populaire vous dira que lorsque le khan bulgare Kroum (IX siècle, Premier royaume) ordonna l'arrachage de tous les vignobles pour combattre l'alcoolisme il préserva ceux d'Osmar pour son usage personnel. Les producteurs locaux insistent sur le fait que la méthode et la recette utilisées pour produire leur pelin vient de l'époque du Premier royaume. La particularité de ce breuvage est qu'il est mélangé avec plus de 20 herbes dont seuls les villageois ont le secret. Il n'y a pas si longtemps encore les vignobles occupaient des centaines d'hectares, quoique leur surface s'est vue réduite de nos jours.
La zone autour d'Osmar est habitée depuis la Haute Antiquité. A environ 1 km à l'ouest du village ont été découverts des vestiges d'un village du chalcolithique (entre le II et le III millénaire avant notre ère), un témoin de la présence des populations thraces. Des vestiges des Thraces on en retrouve par ailleurs un peu partout dans les environs. Un autre village, thrace à l'origine, exista depuis l'Antiquité (IV siècle avant notre ère) jusqu'au Moyen Âge (XIV siècle, arrivée des Ottomans). Un troisième village thrace a été répertorié au sud d'Osmar, daté lui de la période entre le IV et le II siècle avant notre ère et qui a également perduré pendant le Moyen Âge (VIII-X s.). Enfin, les vestiges d'un quatrième village thrace ont été trouvés à 3 km au nord d'Osmar, qui exista entre le IV s. avant notre ère et le XII s.
Les sites archéologiques de ces villages antiques sont complétés par celui d'une grande forteresse thrace de la période entre V-II s. avant notre ère. Les murs de deux enceintes indiquent qu'il s'agissait d'une ville fortifiée, dotée de deux fortifications concentriques (extérieure et intérieure) en pierre.
Ce patrimoine archéologique, non visible pour le touriste lambda, trouve son complément dans les monastères rupestres médiévaux d'Osmar, datant de la période XII-XIV. Un complexe monastique de cette époque est toujours visible (et visitable) à 4 km au nord du village, dans le lieu-dit Osmarski boaz (le col d'Osmar, toponyme ottoman) : le monastère Kostadinov. Il se compose d'églises troglodytes, de cellules des moines, de tombeaux. L'ensemble est placé en hauteur dans les grottes et les cavités calcaires. Ces monastères font partie du vaste mouvement monastique qui s'est développé après l'introduction du christianisme en Bulgarie au IX siècle et qui s'estompa avec la conquête de l'envahisseur ottoman au XIII-XIVs. A noter que la grande densité de monastères rupestres en Bulgarie du nord-est puise ses débuts dès l'aube du christianisme, bien avant que les Bulgares occupent ce territoire. Les premiers monastères rupestres ont été fondés sur le littoral de la mer Noire par des moines venus de Syrie dès le IV s.
Le village, sous l'appellation Ousmar, figure dans des registres fiscaux ottomans de l'an 1573. Pendant la période ottomane Osmar demeure un village à prédominance ethnique bulgare. La production viticole est préservée et même l'exportation de vin, parfois fort loin, se pratique avec succès par 5 à 6 familles d'exploitants. Durant la période du Renouveau (XIX s.), bénéficiant des libertés octroyées aux populations non-musulmanes, les habitants d'Osmar bâtissent en 1862 une belle église en pierre et la consacrent aux Saints Constantin et Hélène.
Pendant la période communiste, la production viticole, gérée par l'état, atteint environ 1,5 million de litres.