petite ville, typique pour cette partie des Rhodopes. Le climat y est si sain au point qu'un lycée sanatorium a été construit. La ville est connue surtout grâce au Pont du diable qui se situe à quelques kilomètres et sa mosquée date du XV s. Les habitants d'Ardino sont accueillants, les environs de la ville offrent d'excellentes opportunités pour les amateurs de la nature et les sorties en plein air.
Ardino est une petite ville des Rhodopes, située dans la région de Kardjali là où les Rhodopes occdidentales cèdent la place aux Rhodopes orientales. D'autres petites villes à proximité sont Madan et Roudozem (au sud-ouest), Djébel (au sud), Nédélino (au sud-est). Les grandes villes à proximité sont Smolyan (à l'ouest) et Kardjali (au nord-est).
Ardino se trouve dans une des deux grandes régions bulgares peuplées avec des minorités turques (ou musulmanes), l'autre étant la région de Razgrad.
Ardino est devenue ville en 1960. Son nom est tiré de celui de la rivière Arda qui prend ses sources un peu plus loin à l'ouest. Avant 1934 Ardino portait deux dénominations turques, l'une étant Ergui déré, l'autre Hadji-kyoï. La ville a un statut de municipalité.
Histoire d'Ardino
Ardino est sise sur des terres qui ont été habitées depuis l'antiquité. Plus de 40 sites de villages et villes antiques ont été découverts dans les limites de la municipalité. Ils datent du Ier millénaire avant la nouvelle ère et comprenaient, selon les archéologues, près de 4 000 habitants.
Il est curieux mais la première source écrite concernant Ardino nous vient d'un explorateur français du nom d'Auguste Vinekel qui la nota lors de son passage en ces termes : "La mosquée d'Iridéré, ce grand village musulman composé de hameaux le long de la vallée, s'aperçoit depuis loin".
Cette mosquée se trouve toujours dans la partie centrale de la ville. Construite pendant le XVe siècle, elle fut restaurée au XIX siècle. La ville s'est dotée d'un musée historique dans les années 1970.
Une population en errance
Après la guerre russo-turque de 1876-1878 et le traité de San Stefano, les terres dans lesquelles se situait Ardino ont été rendues à l'empire Ottoman. Ce n'est que la guerre de 1912 que la Bulgarie mena seule contre la Turquie que Ardino réintégra à nouveau la Bulgarie. A cette époque la ville perdit la plupart de sa population du fait que ses habitants musulmans fuirent vers la Turquie, craignant des représailles.
Entre les deux grandes guerres Ardino développa bien les activités autour des plantations de tabac et la population s'accrut à nouveau. La création des coopératives forcées après l'arrivée du régime communiste et l'expropriation contraignirent beaucoup de paysans à quitter Ardino en quête d'une vie meilleure.
Plus tard, et à des vagues successives, beaucoup partirent vers la Turquie dans le contexte de la politique de purge ethnique menée par le parti communiste (dernière grande vague en 1988/1989). De nombreux témoins silencieux de cet exode sont les villages et les hameaux abandonnés aux alentours d'Ardino.
Vous pouvez visiter un d'entre-eux, en parfait exemple, sur le chemin qui mène vers le Pont du diable. Il s'agit du village Dyadovtzi, complétement abandonné, dont les maisons s'effondrent par la force du temps qui passe. Néanmoins au printemps et en début d'été, lorsque les fleurs de montagne couvrent les environs, le village reprend un air vivant, soutenu par les quelques vaches qui évoluent en liberté. Il n'est pas rare de trouver, au Pont du diable, des touristes venus de la Turquie, anciens enfants de ces terres qui se souviennent avec nostalgie de leur enfance.
La chute du communisme n'arrangea pas la situation car désormais l'émigration se fit vers l'Occident, toujours en quête de vie meilleure.
Au dernier recensement de 2003 Ardino comptait quelques 15 000 habitants. Site officiel de la municipalité d'Ardino