Le pont du diable
à 7km de la ville d'Ardino, un pont en pierre du XVI siècle se dresse majestueusement au dessus de la rivière Arda qui descend vigoureusement sur son lit rocheux et étroit. La nature environnante est luxuriante : de gros rochers bousculés par les eaux servent de décor à la forêt avec sa mousse, ses champignons, ses fleurs, ses arbustes et ses grands arbres.
Le nom du pont est entouré de légendes. Le diable serait-il passé par là ?...
Le Pont du Diable se trouve à 14 km au nord-ouest de la petite ville d'Ardino, dans les Rhodopes, le village le plus proche du pont est celui de Galabovo (situé à 4 km à l'ouest). Le Pont du Diable est connue aussi comme Sheïtan kyupria, sous son appellation ottomane. Il se situe à 420 m de hauteur, dans un col pittoresque fait de versants abruptes atteignant jusqu'à 400 m de hauteur.
Ses origines remontent à l'Antiquité, du temps des Thraces. Le pont aurait été en usage depuis le V millénaire d'avant la nouvelle ère jusqu'au Moyen Age et l'invasion ottomane. Il se posait sur une route reliant la Thrace à la mer Égée via le col de Xanthi (Elédjé, en turc). Dans son aspect actuel le pont a été construit au début du XVI siècle, entre l'an 1515 et 1518, par la maître bâtisseur bulgare Dimitar, originaire du village de Nédélino (aujourd'hui petite ville au sud d'Ardino).
La qualité de son travail est attestée par la résistance avec laquelle le Pont du Diable s'oppose depuis ces temps aux crues puissantes de la rivière Arda. Sa longueur est de 56 m et sa largeur de 3.5 m. Sa voûte pointe à une hauteur de 12 m. Depuis la construction du pont par le maître Dimitar sa structure n'a jamais été ni renforcé, ni reconstruite (même partiellement). En 1984 il a été déclaré comme monument du patrimoine et placé sous la protection de l'état.
La nature environnante est de toute beauté. L'on peut sautiller sur les pierres pour remonter un peu le courant de la rivière et découvrir des paysages cachés : des petites cascades sur la rive gauche, un arbre tombé et qui s'est transformé en décor insolite, des champignons, de la mousse, des fleurs.
Dans l'eau on peut facilement apercevoir les truites, nombreuses.
Pourquoi le pont du Diable ?
Il existe de nombreuses légendes quant à l'origine du nom du pont. L'une d'entre-elles relate que le Diable a laissé son empreinte de pied dans un des rochers proches. Une autre raconte que dans le pont est emmuré l'ombre d'une jeune fille qui avait portée des vivres pour le maître bâtisseur et qui décéda peu avant l'achèvement du pont. D'autres légendes disent que de terribles choses se produisent à proximité de ce pont, loin de tout lieu habité. Les eaux bruyants d'Arda ont certainement contribué à ces légendes.
Accéder au pont du Diable
On accède au site depuis la ville d'Ardino, en empruntant un chemin de forêt de 5 à 6 km. Les voitures de tourisme peuvent y circuler par temps sec. Évitez de vous engager par temps de pluie ou après des pluies car les arbres couvrent bien le chemin à des nombreux endroits et des poches de boue peuvent se former et perdurer. En chemin, notez un petit village perché que l'on aperçoit à sa gauche. Il s'agit du village Dyadovtzi, entièrement abandonné, où de nombreuses maisons en pierre, avec toitures d'ardoises subsistent encore.
L'itinéraire vers le pont du Diable commence depuis la partie sud-ouest du village de Galabovo et mesure 3 km dans un sens. L'environnement jusqu'au pont est constitué de pins et champs caillouteux. Des sources naturelles d'eau potable jaillissent à 3 endroits.
Des aménagements ont été réalisés sur place, comprenant un grand abri avec bancs et tables, une cheminée avec barbecue et de l'eau courante. De ce fait il n'est pas rare de voir des gens qui viennent pour festoyer.
Le pont du diable se situe dans la région de Kardjali où de nombreux autres sites sont à visiter :
- la station verte Bélité brézi (les bouleaux blancs)
- le sanctuaire thrace Orlovi skali
- le site thrace Perpérikon
- le barrage de Kardjali