Église Sainte Parascève, Troyan
L'église dédiée à Sainte Parascève (Svéta Paraskéva en bulgare) est l'une des ancienne églises de Troyan, construite en 1835 pendant la période du Renouveau bulgare. Il s'agit de l'un des rares édifices qui nous vient de l'ancienne ville de Troyan qui fut entièrement incendiée en 1877 par les bachibouzouks.
L'église dédiée à Sainte Parascève (Svéta Paraskéva en bulgare) est l'une des ancienne églises de Troyan, construite en 1835 durant la période marquée par une période de renaissance bulgare (au sein d'un Empire ottoman) connue comme période du Renouveau (ou encore l'Éveil national). Grand et bel édifice en pierre claire, son allure et son échelle tranchent avec une modestie chrétienne qui furent jusqu'alors la règle imposée. Les temps incertains demandaient qu'une telle œuvre soit achevée rapidement, avant que l'orgueil musulman ne s'éveillât et n'empêchât le chantier. Ainsi, l'église ne fut construite qu'en espace de quelques mois et inauguré le 14 octobre de la même année.
C'est une église qu'on ne découvre pas facilement. Elle est cachée, discrète, malgré sa taille plutôt imposante. L'église de Sainte Parascève se dresse tout en haut, du côté gauche de la rivière Ossam (qui divise Troyan en deux et que vous traversez par l'un des nombreux ponts qui mènent vers le centre-ville), en direction du stade et des courts de tennis. La disposition théâtrale de Troyan fait que parfois l'on ne voit pas ce qu'on cherche avant de s'y trouver tout près.
L'église trône dans une vaste et belle cour fleurie. Sur le plan architectural elle adopte la forme d'un nef, avec une niche pour l'autel, une coupole à clocher flanquée par deux extensions en forme d'arcades. Comme bien d'autres églises de cette époque, excepté les arcades de la coupole, le style est emprunté aux églises bulgares de la période du Premier royaume bulgare.
L'accès s'effectue par deux entrées sous forme d'une galerie placée latéralement par rapport au corps du bâtiment (on retrouve le même type d'entrée dans l'église de Saint Nicolas, à Koprivchtitza). L'iconostase en bois est belle, une œuvre de sculpteurs de bois de Tryavna, datant de la période 1901 - 1934.
Malgré le bel aspect extérieur, les fresques à l'intérieur ne sont pas à la hauteur, au contraire, elles tranchent plutôt avec ce qu'on s'attendrait à découvrir en un tel lieu. Elles sont modernes, dans un style sans caractère et qui semble inapproprié au regard de l'histoire de cette église. Ces fresques s'inscrivent, semblerait-il, dans un élan de réfection moderne de la part du diocèse de Lovetch (de qui dépend l'église Sainte Parascève). En tout cas - déception.
A l'heure de la guerre russo-turque de 1877-78 qui mena à la libération partielle de la Bulgarie et au retour de la souveraineté bulgare, la petite ville de Troyan subit une attaque dévastatrice des bandes de bachibouzouks. Ce fut dans le but d'un pillage mais aussi une vengeance vers la population bulgare au moment ou l'armée russe approchait d'un pas décidé.
Troyan fut incendiée, seuls quelques édifices solides, parmi lesquels l'église de Sainte Parascève, restèrent relativement indemnes. Ce n'est pas l'envie de la détruire qui manquait - quelques colonnes furent abolies par les Turcs, l'intérieur, notamment l'iconostase, le trône de l'évêque et autres boiseries, manuscrits et livres anciens, furent engloutis par les flammes mais les murs épais de 1m60 résistèrent à la tentative de démolition (cela rappelle les tentatives pour la destruction de l'église Saint Georges à Kyustendil, qui, faute de réussir, ont conduit à son ensevelissement sous des amas de terre). Seuls deux grands chandeliers en bronze, placés devant l'autel, sont restés intactes après cette incendie.
Après cet épisode Troyan fut rapidement reconstruite. L'église Sainte Parascève fut revêtue d'un toit solide, couronné par un clocher avec coupole en bois, qui en 1905 fut remplacée par une construction solide avec toit en métal. En 2008, faute de paratonnerre, une foudre a frappé la croix et la coupole en métal, provoquant une rapide et vaste incendie de la partie supérieure du bâtiment. En 2009 une nouvelle coupole en cuivre fut mise en place.
Même si son intérieur est assez décevant par rapport aux fresques, l'endroit est agréable à visiter et à moins que votre temps est compté vous pouvez y faire un tour. Vous verrez ainsi un petit bout, charmant, d'un passé révolu de Troyan.