Koprivchtitza
Cette petite ville au nom imprononçable pour les francophones se niche dans les versants de Sredna Gora, à seulement 110 km de Sofia. Koprivchtitza est l'un des endroits les plus enchanteurs en Bulgarie. Pour les Bulgares sa beauté est légendaire et son nom - un monument.
Il est difficile de décrire en mots simples ce qui fait Koprivchtitza si belle et aimée par les Bulgares. Le décor magnifique de la montagne - sans doute. Son rôle dans l'histoire bulgare et le nombre de grands personnages qui en sont issus - encore plus. L'on peut dire, sans exagération, que Koprivchtitza est l'un des piliers identitaires de la Bulgarie. Ajoutez à cela ses maisons en bois colorées en bleu, en rouge, à la cour intérieure plongée dans la verdure et gardée par de hautes enceintes en pierre, les ruelles dallées, les petits ponts au dessus de la rivière... et vous aurez une idée.
Un nom entouré de légendes Selon la plus populaire Korpivchtitza est apparue en début de l'invasion ottomane. Une noble dame, venant de Rila, choisit l'endroit pour la qualité des pâturages aux alentours. Plus tard, elle réussit à obtenir du sultan-même un document de propriété et reçut des privilèges inhabituels pour l'époque - un cavalier turque n'avait pas droit de traverser le village si son cheval était ferré, et les habitants avaient le droit de porter une arme.
Le nom courant de Koprivchtitza dans la langue turque est resté Avraltan, signifiant "pelouse de la Dame", comme les Ottomans l'appelaient durant les siècles de leur présence en Bulgarie. Sans doute Koprivchitza existait avant l'invasion ottomane. Une autre légende sur ses origines dit que l'un de ses habitants notables ait pris pour femme une noble de Rila.
Riche, reculée dans la montagne, Koprivchitza était régulièrement pillée et saccagée par les bandes turques (les bachibouzouk) durant son histoire. C'est ici qu'en Avril 1876 fut déclarée l'insurrection contre les Ottomans qui mena ensuite à la guerre Russo-Turque de 1877-78 et à la libération de la Bulgarie.
La maison de Lyuben Karavélov
Un bel ensemble de 3 maisons à la cour commune, construites en 25 ans et dont la plus ancienne date de l'an 1810.
Dans la première maison sont nés Lyuben et Petko Karavélov. Le premier fut un écrivain reconnu et révolutionnaire, le second - premier-ministre et ministre des finances dans la Bulgarie libérée.
La seconde maison date de l'an 1820. Elle servait à la production de la charcuterie locale. Quant à la troisième, c'était la maison estivale.
Dans la maison vous verrez le dactylographe acheté en 1871 en Serbie, utilisé pour l'impression des tracts révolutionnaires et plus tard pour imprimer la première constitution bulgare - celle dite de Véliko Tarnovo.
La maison de Dimtcho Débélyanov
L'un des poètes des plus aimés dans la littérature bulgare. En franchissant la porte l'on pénètre dans une petite cour intérieure fleurie. La verdure contraste avec le bleu profond des murs de la maison. Mort dans la Première guerre en 1916, sa tombe se trouve dans la cour de l'église de Koprivchtitza. A proximité de la maison se profile le silhouette en pierre de sa mère, regardant au loin, attendant le retour de son fils.
La maison de Todor Kablechkov
L'un des plus beaux exemples de l'architecture bulgare de la période du Renouveau, datant de l'an 1845. Elle se démarque par la symétrie et la beauté de ses lignes. Dotée d'un salon vitré à l'étage, cela lui confère un aspect plus somptueux. Les plafonds, les portes, les meubles sont le résultat d'un travail affiné des sculpteurs sur bois. Y est né Todor Kablechkov, celui qui proclama l'insurrection de 1876, auteur de la Lettre ensanglantée (il signa par le sang une lettre avec laquelle il annonça le début de la révolte). L'étendard des insurgés flotta sur le toit de cette maison.
D'autres points de visite sont l'église, l'école, le pont des insurgés (où fut tiré le premier coup de fusil).