La maison Oslekova est souvent la première que le touriste visite lorsqu'il entame sa découverte de Koprivchtitza. Elle se trouve à proximité immédiate de l'office du tourisme, en bordure de la grande place centrale.
Construite dans la période entre 1853 et 1856, elle fut la propriété de la famille de Nentcho Oslekov. Ayant fait fortune dans le commerce de bétail et plus tard dans la production de tissu de laine, Nentcho Oslekov fut l'un des riches et illustres habitants de Koprivchtitza. De sa position sociale parle également le fait qu'il remplissait des fonctions administratives pour le compte du pouvoir ottoman, notamment la collecte des impôts en Macédoine.
La construction de cette belle maison sur un étage fut confiée au maître-bâtisseur Mintcho et la peinture des fresques qui la décorent au maître Kosta Zograf. Les deux artisans étaient de Samokov, ville réputée en la matière.
Au regard de l'aspect actuel de la maison Oslekova, elle fut pensée différemment au début. La façade est asymétrique, constituée d'une grande entrée principale et une aile gauche. L'aile droite aurait dû exister aussi si ce n'était pas le conflit qui opposa le propriétaire à son voisin jaloux qui s'est formellement opposé à toute extension empiétant sur son terrain juxtaposé.
La façade de l'entrée est formée par trois arcades qui reposent sur des cèdres du Liban. Un escalier symétrique mène vers le grand vestibule. L'intérieur est entièrement fabriqué en bois. Un second escalier mène vers la vaste pièce centrale de l'étage. La disposition des autres pièces - salons, chambres, cuisine et dépendances, est organisée autour de ces espaces centraux.
Il existe deux chambres d'invités, une peinte en rouge et une peinte en bleu, décorées avec des fresques représentant paysages, médaillons et éléments floraux. Un élément typique ici, comme dans d'autres riches maisons due XIX siècle (et la maison Lyutov à Koprivchtitza), est la niche murale dite alafranga. Ce mot provient de la prononciation de "à la française" et définit la mode de l'époque à doter l'intérieur des pièces de réception de cette niche. On y plaçait un service de thé, de café ou bien rien du tout. Elle avait ses propres fresques, souvent en rapport avec le style de la pièce. Les divers paysages et fragments illustrent les tribulations du négociant, maître de la maison. Ici les plus belles décorent la façade de l'entrée - des vues d'Alexandrie, le Caire et Istanbul.
L'intérieur des pièces varie entre mélange de styles orientaux et modernité du XIX siècle. Elle sont arrangées avec goût, on peut y voir également des habits à la mode de l'époque.
L'étage était principalement utilisé comme atelier pour la filature de la laine et la fabrication de tissus. Une cave, à moitié creusée dans la terre, complète l'ensemble que constitue la maison.
Nentcho Oslekov, né en 1821, prend part dans l'insurrection d'Avril 1876 contrairement à d'autres riches habitants de Koprivchtitza. Dans son atelier de tissage sont fabriquées des uniformes pour les insurgés. Pour cette raison après le matage de l'insurrection il fut arrêté par le police ottomane et envoyé prisonnier à Plovdiv où il fut condamné à mort et pendu le 27 juin de la même année.
En 1956 la maison est incluse dans le fond du patrimoine de la ville et transformée en musée ethnographique. L'exposition d'objets, d'outils de travail, de mobilier, d'habits et de bijoux dessine une image de cette période de la seconde moitié de XIX siècle qui marqua la transition du monde rural vers le progrès et la modernité. Les habitants de Koprivchtitza en sont l'un des exemples le mieux placé sur le plan socio-historique.
A ce titre la maison Oslekova était incluse dans le forfait de visite de 6 maisons représentatives de Koprivchitza. Elle l'était, puisqu'en 2013, suite à une longue bataille juridique entre les héritiers et la municipalité (qui est allée jusqu'à la Cour européenne à Strasbourg), la maison Oslekova fut restituée à ses héritiers. La municipalité, elle, a été condamnée à payer une centaine de milliers d'euros de dommages et intérêts avec la perspective de nouvelles réclamations de la part des héritiers pour "profits manqués".
En conséquence la maison a dû être sortie du forfait et fut remplacée par la Maison de l'éducation nationale, situé près de la maison Benkovski. Donc, pour visiter la maison Oslekova il faut désormais acheter votre billet à l'entrée-même. Il coûte 2 leva + 1 de plus pour le droit de prendre des photos. Les nouveaux propriétaires en prennent bien soin et de nouveaux aménagements, notamment des panneaux d'information avec photographies d'archive ont été placés.