Melnik
Melnik est la plus petite ville en Bulgarie, avec seulement 240 habitants (pour référence, le plus grand village en Bulgarie en a 7 000). Ville miniature, elle fut jadis importante dans la région, sous le temps de la Bulgarie médiévale et ensuite sous la domination ottomane. En réalité elle s'assimile plus à un village.
Melnik est la plus petite ville en Bulgarie, avec seulement 240 habitants (pour référence, le plus grand village en Bulgarie en a 7 000). Ville miniature, elle fut jadis importante dans la région, sous le temps de la Bulgarie médiévale et ensuite sous la domination ottomane. En réalité elle s'assimile plus à un village.
Melnik se situe en Bulgarie de sud-ouest, près de la frontière avec la Grèce. La ville la plus proche est Sandanski, à 22 km au nord. Le climat ici est de type méditerranéen / continental (un été sec et une période automnale-hivernale pluvieuse). A travers Melnik coule (mais s'assèche souvent aussi) une petite rivière (du même nom), affluent de la Strouma. La ville est célèbre pour son patrimoine bâti, pour les Pyramides de Melnik (site naturel de relief érode), pour le monastère de Rojen (à 7km, accessible également par sentier) et pour son vin.
L'économie locale repose aujourd'hui sur la viticulture qui basée sur le cépage local dit vigne de Melnik, la production de tabac et le tourisme, grâce à son ensemble architectural préservé qui est placé sous statut spécial depuis 1968.
Histoire
Il n'est pas clair quand cette ville fut établi mais il est certain que cette région fut bien peuplée depuis l'Antiquité. Les localités des tribus thraces furent nombreuses et celle qui prédominait ici était la tribu des Mèdes (dont est issu le célèbre Spartacus). La soumission des Mèdes par l'Empire romain ne se fit pas sans embûches. A la suite de deux campagnes militaires visant précisément cette tribu les Romains l'emportèrent définitivement et établirent ici une présence permanente. Un pont romain de cette époque est toujours préservé à Melnik. Les tribus slaves qui vinrent après les Romains, plusieurs siècles après, nommèrent leur localité Melnik, toponyme désignant les pyramides de sable dans les environs.
Cependant, selon les données recueilles par les travaux archéologiques, Melnik semble apparaître dans les limites qu'on lui connaît aujourd'hui comme forteresse des Bulgares qui avait pour fonction la surveillance de la frontière avec Byzance suite au traité conclu en l'an 894. Le nom Melnik apparaît pour la première fois dans des sources écrites byzantines du XI siècle comme une ville qui est entrée en possession byzantine suite à la bataille de Belassitza avec les Bulgares.
En 1215, déjà en territoire bulgare, Melnik devient siège des possessions féodales du despote Alexi Slav, neveu du roi bulgare Kaloyan. Il se déclara indépendant et ceintura la ville avec des murailles. Les ruines de sa forteresse sont visibles encore aujourd'hui dans les environs de la ville.Â
Ville frontalière avec Bysance, Melnik changea régulièrement de souveraineté. Dans la période entre le XI et le XIV siècle Melnik était tour à tour possédée par la Bulgarie, Byzance, l'empire de Nicée et même la Serbie. Des maisons byzantines somptueuses demeurèrent jusqu'au début du XX siècle. Aujourd'hui on ne peut voir que leurs ruines.
En 1395 Melnik fut pris par les troupes ottomanes et s'inscrivit des lors dans l'Empire ottoman jusqu'à 1912 pour une période de plus de 500 ans. Les premières années de l'annexion furent marquées par un déclin rapide et notable. Le renouveau se produisit entre la fin du XVIII et le début du XIX siècle grâce à l'essor du commerce de vin et de tabac. Le vin de Melnik commença à s'exporter en toute l'Europe, avec des marchés importants en Angleterre et en Autriche. L'une des grandes familles de cette époque et la famille Kordopoulos, dont la maison qu'on peut toujours visiter aujourd'hui est un somptueux exemple de leur opulence. A cette époque Melnik était loin de sa très modeste dimension actuelle : peuplée, la ville avait plus de 70 églises, trois écoles pour garçons et une pour jeunes filles et dans les environs on comptait 4 monastères. Melnik fut également connue pour sa grande et riche bibliothèque.
Le déclin advint à partir de la seconde moitié du XIX siècle. Les habitants commencèrent à quitter Melnik au profit de Doupnitza, Ser (Grèce) ou d'autres villes en Bulgarie.
A la libération de la Bulgarie en 1878, suite à la guerre russo-turque, Melnik demeura en dehors des territoires libérés. Elle ne le fut qu'en 1912, lors de la Guerre Balkanique. 7 habitants de la ville partirent comme volontaires, 27 autres furent pris comme otages puis assassinés par les soldats turques au sud de la ville. La libération de Melnik advint le 17 octobre 1912 grâce à l'attaque menée par Yané Sandanski. A la retraite de la garnison ottomane Melnik fut incendiée et, manque de chance, le dernier descendant de la famille Kordopoulos - Manolis, assassiné.
En 1968 Melnik obtint le statut spécial de ville-musée.