La tombe thrace d'Alexandrovo est l'un des monuments les plus significatifs pour le patrimoine thrace en Bulgarie. Elle se situe aux environs du village Alexandrovo, à 15 km au nord-est de Haskovo. La tombe n'a été découverte qu'en l'an 2000, à l'endroit du tumulus Rochavata tchuka, par le grand archéologue bulgare Gueorgui Kitov.
La tombe thrace d'Alexandrovo est l'un des monuments les plus significatifs du patrimoine thrace en Bulgarie. Elle se situe aux environs du village Alexandrovo, à 15 km au nord-est de Haskovo. La tombe n'a été découverte qu'en l'an 2000, à l'endroit du tumulus Rochavata tchuka, par le grand archéologue bulgare Gueorgui Kitov.
La datation historique la rapporte à la seconde moitié IV siècle avant notre ère. Y fut initialement recueillie la sépulture d'un dignitaire thrace dont on ne connait pas le nom. L'histoire de la découverte est assez insolite. En effet, l'équipe du professeur Kitov était en train d'effectuer des fouilles archéologiques sur un autre site, à proximité de Rochavata tchuka. L'archéologue écrit dans son livre consacré à la tombe d'Alexandrovo que le tumulus attirait son attention depuis longtemps mais qu'il n'avait pas réussi à obtenir de financement pour y effectuer des recherches. Un soir, en revenant du chantier de fouille, G.Kitov décida d'aller jeter un coup d'œil au tumulus. Quel fut son émoi lorsqu'il trouva une excavation toute fraîche en contre-bas, creusée par des chercheurs de trésors antiques. En descendant dans le trou, le professeur découvrit qu'un tunnel de plusieurs dizaines de mètres, allant vers le centre du tumulus, a été déjà creusé, large d'à peine 60 cm. Sans hésiter, il s'y engouffra, et en rampant sur le dos, il arriva jusqu'à la chambre funéraire principale, "découverte" par ses "confrères" criminels. Aussitôt il appela les institutions concernées et demanda une sécurisation immédiate, avec gardes, du site. "Il fut une question d'heures avant que ceux qui l'ont trouvée n'auraient pas découpé les fresques en morceaux, comme il est coutume dans ces milieux, pour les revendre sur le marché des antiquités", dit le professeur Kitov. Ainsi émerge au monde l'une des plus belles tombes thraceя, avec celle de Kazanlak, jamais trouvées en Bulgarie.
La grande valeur de la tombe d'Alexandrovo réside dans la nature de ses fresques. Moins bien conservées que celles de Kazanlak, elles sont plus importantes encore. D'une part elles en sont antérieures d'une centaine d'années et d'autre part elles sont dessinés dans un style naturel et non pas stylisé selon les canons hellénistiques comme c'est le cas de la tombe thrace de Kazanlak.
Le complexe funéraire se compose d'une chambre funéraire principale, précédée par une antichambre reliée à l'extérieur par un long couloir de 15 m. Il faut noter que son couloir est le deuxième plus long découvert sur ce type d'infrastructures après celui de la tombe thrace de Mezek, près de Svilengrad. La particularité dans ce couloir est dans sa dimension rétrécissante au fur et à mesure de son avancement de manière à obliger le visiteur à se mettre pratiquement à genoux lorsqu'il aurait atteint la chambre principale. Le professeur Kitov explique ce détail avec le fait que ce genre de sépultures se transformait aussitôt en temple où le dynaste (le dignitaire), un homme de grande puissance à la fois régalienne et religieuse, reposait dans un sorte de mausolée et faisait objet d'un culte après son décès. Ainsi les personnes se rendant dans ce temple entraient dans le couloir en marchant normalement et puis, au fur et à mesure qu'ils approchaient le divin, le couloir se rétrécissait de plus en plus, en les écrasant, au sens figuré et au sens propre, devant la grandeur de ce divin. Le point final de cette avancée était la pénétration dans la chambre funéraire où, à en entrant à genoux, le visiteur devrait se redresser en étant en même temps "ébloui" par le spectacle des fresques, entourant toute la coupole intérieure.
Les fresques dans la chambre principale présentent des scènes de chasse. On y voit quatre représentations d'un homme à cheval (supposé le même). Dans la première il est tourné vers la gauche et poursuit, lance à la main, un cerf immobilisé par deux chiens de chasse. Un homme avec un couteau courbé (le sabre thrace dit mahaïra) avance de l'autre côté, face au cerf. Dans la seconde le cavalier se trouve derrière un sanglier qui fait face à un homme à pied armé d'une lance et précédé par un chien. Dans la troisième, sur un cheval blanc, le cavalier poursuit un daim, déjà blessé au cou et dont le sang s'écoule, léché à même l'air par un chien élancé après le daim. La quatrième représentation montre le cavalier tourné vers la droite, visant avec sa lance un grand sanglier noir, attaqué déjà lui aussi par un chien. Un homme à pied, nu et arborant une grande hache à double tranchant s'avance derrière le sanglier pour lui asséner un coup mortel. Si les archéologues s'accordent sur la présentation d'une même homme en la personne du cavalier, l'homme nu demeure un mystère. La façon dont il a été dessiné, son aspect, la hache, sont autant d'indices qu'il s'agit d'un personnage de la plus grande importance.
Toutes ces scènes sont parachevées par un contour de figures géométriques et bords en couleur avec motifs.
Les fresques dans l'antichambre ne sont que partiellement préservées. Sur le portique de l'entrée vers la chambre principale on voit une scène d'un cavalier, lance à la main, cheval cabré, faire face à une femme à moitié nue, s'avançant contre lui, bouclier à la main. Selon les archéologues il s'agit de la représentation rituelle d'un combat par la danse, le cavalier et la femme symbolisant le Héros (le Cavalier thrace) et la Déesse-mère, les deux figures principales du panthéon thrace. Des scènes similaires, opposants des cavaliers à des hommes se retrouvent dans les extrémités nord et sud dans le couloir. Toutes les scènes ont été rapportées à des rituels initiatiques ou symboliques. Les fresques qui décorent le couloir sont fortement détériorées. Dans la chambre principale, des fresques sont également dessinées dans la partie basse. La mieux préservée montre une scène de sacrifice, représentant plusieurs personnages, hommes et femmes.
En 2003 une découverte sensationnelle a été faite - juste en face de l'entrée ont été aperçues des lettres sur deux lignes, avec un profil humain en dessous. Les lettres, incurvées à l'aide d'un tranchant très aiguisé, disent "Kozimasses Hrestos". Il s'agit d'un nom. La première particule correspond à un prénom thrace, connu déjà étymologiquement aux spécialistes. La seconde particule revêt le caractère d'un surnom. Elle signifie gentil, capable, agréable, fidèle, serviable, heureux, ce qui correspond, rapporté à cette époque, à la définition de "maître". Or l'inscription signifie Kozimasses le Maître. Le profil humain est parfaitement dessiné - le nez, la bouche, le front, les boucles des cheveux, le tout d'un mouvement assuré. Il s'agit, ni plus ni mois, du tout premier auto-portrait jamais authentifié. Cet auto-portrait est placé à un endroit visible, face à l'entrée de la chambre principale. Les lettres étant hautes de 4.5 à 5 cm, le profil faisant 11 cm de haut pour 8 cm de large, cet auto-portrait est difficilement repérable malgré son emplacement. La preuve, aucun archéologue ne l'avait aperçu lors des premières études avant d'explorer l'intérieur en 2003 à l'aide d'une lumière neutre.
La preuve que le complexe funéraire remplissait les fonctions de lieu de culte sont nombreuses. Les méthodes de constructions démontrent que dès sa conception il fut prévu que la tombe soit recouverte de terre de manière à former un grand tumulus où l'on pénétrerait par le long couloir. Ainsi, dans la chambre funéraire se trouve un "lit" composé de trois couches en bloc de pierre. Il a été ajouté à la chambre dans une seconde période de construction. Sa partie supérieur est taillée de manière incurvée, à imiter la forme d'un véritable lit. Sa fonction - s'il était utilisé pour recueillir une dépouille ou bien pour y effectuer des rituels, n'est pas encore clairement établie. Les portes qui mènent vers l'intérieur des chambres pouvaient être fermées de l'intérieur. La seule explication est que les participants dans les rituels (les mystères orphiques) devaient s'assurer une isolation totale.
Fait très curieux, dans le couloir a été retrouvée une hache-pioche en fer, jetée près de l'entrée. Des traces de frappe avec cette hache ont été répertoriés sur les murs et les anneaux de la porte de l'anti-chambre, ce qui démontre une seule chose - que des personnes y ont été enfermé et qui firent des efforts considérables pour s'extraire de leur prison, avec succès. Qui les a jeté dedans, pourquoi leur laisser une hache-pioche, cela demeure un mystère. Le professeur Kitov se questionne lui-même si cela ne se rapporterait à l'un des rites qui existait chez les Gètes (tribu thrace du nord-est de la péninsule des Balkans) pour honorer le dieu Zalmoxis. Ce rituel cruel est rapporté par Hérodote. Le dieu Zalmoxis partit vivre dans une grotte et tous les 4 ans quelqu'un devait être envoyé à ses nouvelles. Le "messager" était jeté sur les piques de lances dressées, s'il mourait sur le champ, ce fut bon, sinon un autre messager fut choisi jusqu'à ce que mort conforme s'ensuive. G.Kitov suppose qu'il puisse s'agir d'un rituel similaire où au lieu d'être lancés sur des piques, les messagers furent enfermés vivants dans le lieu de culte.
Le 15 mai 2009 fut inauguré le Musée de l'art thrace dans les Rhodopes orientales, à proximité immédiate du tumulus. L'intégralité du financement a été assuré par le gouvernement japonnais et c'est le prince du Japon Akishino, avec le président bulgare Georgi Parvanov qui ont présidé l'ouverture officielle du musée. Le musée, très bien agencé, présente une copie intégrale de la tombe et ses fresques, l'original étant fermé au public en raison des risques liés à sa conservation. Des objets retrouvés sur le site sont exposés, des visuels grands formats et des plans détaillés, appuyés par un excellent éclairage, complètent la mise en scène intégrale de ce site thrace exceptionnel.
Malheureusement le professeur Kitov décéda le 14 septembre de l'année précédente et ne put voir le couronnement de son travail. Fait absurde, Georgui Kitov, après avoir sauvé in extremis ce précieux patrimoine des mains de la mafia s'est vu imposer une punition administrative et fut interdit d'accès au site ainsi que tenu à l'écart des travaux le concernant pendant un an et demi pour... pénétration non-autorisé sur site archéologique ! Aujourd'hui son relief est placé sur le mur à côté de l'entrée du musée.
Grand archéologue et explorateur passionné de l'Antiquité, le professeur Kitov décéda subitement d'une crise cardiaque le 14 septembre 2009 sur un autre grand chantier, celui de Starossel.
Horaires d'ouverture :
Du 1mai au 31 octobre : de 9 h 00 à 17 h 00., fermé lundi
Du 1 novembre au 1 avril : de 8 h 00 à 16 h 00., fermé lundi
Prix d'entrée :
Tarif plein : 4 BGN,
Tarif réduit /écoliers, retraités, étudiants/ - 2 BGN
Visite guidée en bulgare et anglais assurée par les guides du musée : 6 BGN
de type oriental elle sauvegarde de précieux monuments architecturaux - l'édifice de la municipalité, la toute première mosquée après l'invasion ottomane de l'an 1395, d'anciens quartiers.
Béli Plast (Бели Пласт) est un village en Bulgarie de sud, situé dans la région de Kardjali. Il est connu avec son site des Champignons de pierre, phénomène naturel. La forteresse antique de Perperikon est à seulement 14km.
près du village Dolni Glavanak, Madjarovo, un lieu de culte mégalithique thrace datant de la période entre le VIII et le VI siècle avant notre ère. Lieu sacré du même type que le célèbre Stonehenge au Royaume Uni ( néanmoins beaucoup moins impressionnant), il s'agit du seul site de ce genre trouvé à ce jour en Bulgarie.