Zlatyu Boyadjiev (Златю Бояджиев) est l'un des illustres peintres bulgares du XX siècle. Ses portraits et ses paysages lui ont valu le renom d'un des peintres les plus authentiques et les plus représentatifs pour le courant artistique bulgare.

Né le 22 octobre 1903 dans le village de Brézovo, il obtient son diplôme d'artiste-peintre à l'Académie nationale des beaux arts auprès du professeur Tzeno Todorov en 1932. En 1926 encore il fait la connaissance d'un autre grand peintre à Plovdiv, déjà connu - Tzanko Lavrenov et une amitié se lie entre les deux. Dans les années 30 ils seront les premiers peintres à participer à la Foire de Plovdiv.

Sa carrière artistique comprend deux périodes majeures dont la ligne de séparation est tracée après l'accident vasculaire cérébral qui le frappe en 1951. Partiellement paralysé depuis, il continua à dessiner avec la main gauche.

Durant la première période il dessine essentiellement des scènes et des sujets relatifs à la ruralité - vie, personnages, environnement. Le style est classique / néoclassique avec des influences de l'impressionnisme, des maîtres de la Renaissance (notamment des maîtres italiens suite à son voyage en Italie en 1939) voire de l'iconographie La seconde période est marquée par un changement important dans le style. Des compositions aux multiples personnages, des couleurs expressives et des représentations grotesques en font la trame. Une forte expression,du dramatisme et des personnages étranges émanent de ses tableaux.

Zlatyu Boyadjiev aime les personnages insolites et chercher à les transposer sur ses tableaux à chaque bonne occasion. Notons les portraits du voyageur Abdoul Rahim, ceux de son ami Milyu (qui apparaît souvent dans ses dessins) et ceux de l'évêque Yona.

Il faut noter que cette "seconde" période est un passage extrêmement difficile pour l'homme et pour le peintre à la fois. Les conséquences de son AVC sont catastrophiques, à la paralysie s'est ajoutée une aphasie (grande difficulté à s'exprimer). Sa femme dévouée Tzena est à ses côtés pour le remettre sur pied petit à petit. Un jour sa mère posa une feuille blanche devant lui, un crayon dans sa main et s'assit sur une chaise, sans mot dire, l'invitant à lui dresser le portait. Ainsi Zlatyu Boyadjiev se remet à dessiner de sa main gauche. Aux couleurs sombres d'avant viennent les couleurs claires et expressives. Une joie de vivre retrouvée, les techniques académiques abandonnées. Sa remise à la peinture fut le chemin de son rétablissement.

En 1962 il effectue un voyage à Paris avec son épouse Tzena. Ils logèrent à l'hôtel Bréa, près de Montparnasse. Il dessine des études, des esquisses des passants à qui aussitôt il les offre.

De son vivant il organise des expositions à Sofia et à Plovdiv. Avec deux autres artistes - Vassil Barakov et David Peretz, il forme un cercle artistique connu sous le nom de Baratzité. Plusieurs fois récompensé avec les plus hautes distinctions du régime communiste (1944-1989) mais aussi avec le prix de l'Union des peintres bulgares "Vladimir Dimitrov - Maïstora".

La plus grande partie de son œuvre est exposée dans la galerie qui porte son nom à Plovdiv (Galerie d'art Zlatyu Boyadjiev). Des tableaux à lui peuvent être vus dans les galeries des beaux arts de Sofia, Varna, Pleven, Plovdiv, Bourgas, Sliven, Roussé, Vidin, Smolyan ainsi que dans des collections privées

Il décéda le 2 février 1976 à Plovdiv.

Zlatyu Boyadjiev eut un fils - Guéorgui Boyadjiev (dit Boyadjana, 1939-2013), devenu peintre également.