Monastère Oustremski
Le monastère Oustremski Svéta Troïtza (Sainte Trinité) se trouve en Bulgarie du sud-est, dans la région de Haskovo, à la limite avec la région de Yambol, à 3km du village Oustrem. C'est le plus grand et le mieux préservé des monastères dans la région montagneuse formée par Strandja - Sakar. La ville la plus proche est Topolovgrad, à 8km au nord-ouest du monastère.
Le monastère Oustremski Svéta Troïtza (Sainte Trinité) se trouve en Bulgarie du sud-est, dans la région de Haskovo, à la limite avec la région de Yambol, à 3km du village Oustrem. C'est le plus grand et le mieux préservé des monastères dans la région montagneuse formée par Strandja - Sakar. La ville la plus proche est Topolovgrad, à 8km au nord-ouest du monastère.
L'on pénètre dans le monastère en passant par un petit pont goudronné. Sa façade blanche se dresse tel un lieu fort, gardé par un brave petit chien au poils hérissés. En entrant dans la cour monastique, le visiteur est agréablement surpris par la quiétude de lieux, la verdure, les fleurs, l'eau froide qui coule à flots des fontaines peintes en blanc. Les nombreuses hirondelles qui ont choisi les recoins du monastère pour habitat apportent une autre touche de charme.
Le légende de sa création
Non loin du monastère, dans les hauteurs de Sakar, se trouve une petite grotte de 5 sur 4 m qui abritait la toute première église du monastère. Sa création est située entre le XII et le XIII siècle et des traces de fresques ont été trouvées. Cette église était dédiée aux Saints Pierre et Paul. Elle abritait notamment leurs icônes.
Une légende est liée à la grotte et dit qu'un vieux berger de chèvres fit un rêve dans lequel Saint Pierre est venu à lui, tenant dans sa main des clefs. Il demanda au berger pourquoi ils gardaient les icônes dans la grotte. "Ici nous nous rassemblons et prions, répondit le berger et demanda - Et toi, qui es tu ?" "Je suis Saint Pierre, celui qui ouvre et ferme les églises". "Donne moi une clef pour que j'ouvre moi aussi une église" - dit alors le vieux. Saint Pierre lui donna la clef dans son rêve. Lorsqu'il se réveilla le berger vendit ses chèvres et avec l'aide de la population des environs construisit l'église Saints Pierre et Paul. Les bâtiments qui se sont rajoutés plus tard formèrent l'actuel monastère Oustremski.
Depuis la voûte de cette grotte, appelée "La vieille église", se faufilent des gouttes d'eau. Considérée dans le passé comme ayant des vertus de guérison, elle attirait des malades en quête d'un miracle.
Vie du monastère dans le passé
Des archives de l'Empire ottoman mentionnent l'existence du monastère au XV siècle. Il est supposé que le monastère a été fondé durant l'époque du Second Royaume Bulgare (1185 - 1396). Durant l'époque ottomane il est connu sous le nom Vakafski, du nom turque du village d'Oustrem - Vakaf. Comme de nombreux monastères et églises il est apparu sur d'anciens lieux sacrés des Thraces, les vestiges desquels ont été répertoriés près de la rivière Manastirska qui coule à proximité du monastère.
Durant le Moyen Âge le monastère se nommait "Svéti Petar i Pavel" (Saints Pierre et Paul). Il était un lieu fréquenté par les "haïdouti" (des hommes armés luttant contre le pouvoir ottoman) comme Hristo Voïvoda, Indjé, Kara Kolyu (porte-drapeau d'Indjé, puis chef à son tour), Kara Dobri, Anguel voïvoda et autres. L'un d'entre ces hommes - Hristo Voïvoda, en quittant la vie maquisarde se fit moine sous le nom de Hrisant et devint plus tard intendant du monastère, jusqu'à sa mort en 1913. Ce sont ses efforts qui menèrent à l'amélioration et l'élargissement du monastère. Il réaménagea l'église et fit bâtir les deux fontaines qui se trouvent aujourd'hui dans la cour monastique.
A cette époque le monastère Oustremski fut connu de tous habitant dans les environs pour le son mélodieux de ses 12 "klépala" (des bouts de bois qui remplissent un rôle de cloches, le son de leur battement appelant les moines à leurs obligations durant les heures de la journée. Le verbe "klépam" - battre sur quelque chose, a donné le nom "klépalo" ("klépala" en pluriel). Les meilleurs joueurs et artisans d'instruments de musique se réunissaient une fois par an au monastère pour choisir le bois de fabrication des dits "klépala".
Le jour de fête du monastère donnait lieu à une foire / marché qui attirait des artisans, paysans et commerçants de tous les côtés de l'Empire ottoman et se transformait en véritable fête populaire. Des luttes étaient organisées, attirant des lutteurs d'Edirné (Andrinople) et Istanbul (Constantinople).
En 1818 une épidémie de peste sévit dans la région et de nombreux paysans cherchèrent refuge derrière les murs du monastère Oustremski. Ceux qui survécurent firent des dons à l'aide desquels ont été construits la grange et l'auberge du monastère.
En 1836 l'ancienne église s'affaissa et s'écroula. L'église qui fut construite à sa place fut nommée Sainte Trinité et c'est elle qui se trouve aujourd'hui dans le monastère et est à l'origine de son nom. Elle se compose de trois nefs, sans coupole, construite en pierres. C'est l'une des églises les plus spacieuses églises en Bulgarie de sud. Ses icônes datent du XIX siècle.
Pendant la guerre russo-turque de 1828 le monastère Oustremski fut incendié.
Les habitations situées aujourd'hui au-dessus de la porte d'entrée du monastère ont été construites durant la gestion du moine Nikandri (1858 - 1870), originaire du village Vakaf (Oustrem). Le monastère disposait de ses propres ressources agricoles : 20 bœufs, 2 500 moutons et chèvres, 320 vaches, des chevaux. Il est devenu au fil du temps un lieu d'accueil pour des malades et handicapés, venus de toute la Bulgarie. Leur nombre atteignait jusqu'à 70 personnes séjournant sur une même période. Les années de présence du moine Nikandri se placent dans la période où émergea la lutte pour une église bulgare indépendante (qui fut rattachée à l'église orthodoxe grecque jusqu'en 1873). En conséquence le moine bulgare fut chassé pendant l'été de 1870 par le clergé grec qui mit un moine grec à sa place. Il s'appelait Andon et venait du village Golyam Manastir.
En 1881, le jour de la fête du monastère, la population demanda les comptes de gestion du monastère, à la suite de quoi le moine grec s'enfuit à Kavakli en prétendant que la documentation avait été détruite lors d'un incendie advenu durant la guerre russo-turque de 1878. Les Bulgares des villages Vakaf (Oustrem) et Novo selo (Mramor) intentèrent une action en justice pour obtenir réparation pour les terres des villages appropriées par le monastère et finirent par gagner le procès.
Jusqu'en 1889 le monastère connut des changements fréquents de ses moines gestionnaires. Cette année-là il passa sous l'autorité de l'éparchie bulgare de Sliven. Le nouveau gestionnaire Stéfan Nikita réussit en peu de temps à stabiliser les finances du monastère et à lui redonner son caractère bulgare.
En 1909 une femme (Evpraxia) fut promue à la tête du monastère Oustremski. Il devint par la suite un monastère de sœurs et compta entre 30 et 40 nonnes. Elles sont venues du monastère St Théodor Studit, situé près du village Soüdjak (aujourd'hui Stoudena). Evpraxia géra les affaires du monastère pour une seule année mais sa nature énergique laissa son empreinte : elle fit le tour de toute la Bulgarie, alla jusqu'en Russie et récolta de nombreuses donations qui ont contribué à effacer les dettes du monastère et servi pour acheter de nombreuses icônes, de fournitures diverses et vêtements pour les nonnes. A sa mort en 1910 le monastère comptait 12 nonnes et 2 moines, ses terres totalisaient 875 ares et son bétail comptait 33 vaches, 250 moutons et chèvres.
La nonne qui gère actuellement le monastère s'appelle Efrossinia (information de 2010).
Visiter le monastère
L'accès au monastère est libre. Si vous venez de Topolovgrad, le monastère est sur votre droite et il ne faut pas aller jusqu'au village d'Oustrem. Si vous venez depuis la direction de l'est / la vallée de Toundja, il faut tourner à droite sur le croisement avant l'entrée dans le village d'Oustrem. Le monastère se situe entre les villages Oustrem et Mramor. Un panneau de couleur marron / tuile indique la direction du monastère depuis la route qui lie ces villages.
Un grand parking à libre accès marque la fin du petit chemin goudronné. Une zone verte de loisirs est créée à droite du monastère (des tables avec bancs, espaces pique-nique, une petite buvette (aux horaires aléatoires)). L'endroit est pittoresque mais partiellement souillé par les "touristes" qui ne ramassent pas leur poubelles après leurs pique-nique.
Des sources sont captés aux alentours, vous pouvez y boire l'eau fraîche.
Une précaution est à observer si vous entrez dans l'église. Il n'est pas admis qu'on y pénètre en tenue vestimentaire "désobligeante". Y sont classés les shorts très courts pour les femmes, les marcels, les torses nus, etc.