La rue des pêcheurs à Toutrakan
Dans la petite ville de Toutrakan, sise au bord du Danube, en Bulgarie du nord-est (région de Silistra) se trouve la Rue (ou encore le Hameau) des pêcheurs (Рибарската махала / Ribarskata mahala). Il s'agit d'un quartier de la ville constitué par une rue longeant le bord du Danube et qui fut jadis le lieu de vie de générations de pêcheurs. Placée sous le statut de réserve architecturale, elle est une source de fierté locale.
Dans la petite ville de Toutrakan, sise au bord du Danube, en Bulgarie du nord-est (région de Silistra) se trouve la Rue (ou encore le Hameau) des pêcheurs (Рибарската махала / Ribarskata mahala). Il s'agit d'un quartier de la ville constitué par une rue longeant le bord du Danube et qui fut jadis le lieu de vie de générations de pêcheurs.
Placée sous le statut de réserve architecturale, elle est une source de fierté locale. Néanmoins son état est loin de celui qu'on attend de voir lorsqu'on évoque le terme "réserve". En réalité l'état de délabrement est assez avancé et quelques maisons restaurées font office de "rappel" à ce que cela devrait réellement être. Aujourd'hui le site se compose de 48 maisons, toutes sous statut du monument du patrimoine mais ce qui ne les sauvegarde pas des méfaits du temps pour autant.
Quelle est l'histoire et la particularité de ce lieu ?
La rue des pêcheurs est un appendice de la ville de Toutrakan qui s'est formé en contre-bas de la ville, au fur et à mesure du développement de l'activité de la pêche vers la fin du XVIII et le début du XIX siècle. Elle est unique car elle représente le seul village de pêcheurs sur tout le littoral du Danube en Bulgarie.
Les gens qui habitaient ce quartier gagnaient leur vie de deux manières : la pêche sur le Danube et la construction de petites embarcations. Au début du XX siècle il existait 7 ateliers spécialisés dans les embarcations à Toutrakan et la majorité de sa population était engagée dans des activités relatives à la pêche. Jusqu'au début du XX siècle 1 437 familles habitaient ce quartier et le nombre de personnes s'étant déclarées comme des pêcheurs professionnels était de 2 296 (sur une population totale de Toutrakan de 7 926 personnes). Vers les années 1940 ce nombre augmenta jusqu'à 5 000 personnes et au port de pêche amarraient 1 300 canots de pêche.
Les maisons des pêcheurs se distinguent des autres maisons paysannes par l'absence de cour intérieur car leurs occupants n'en avaient tout simplement pas besoin puisqu'ils n'étaient engagés avec aucune activité agricole. De même, les femmes des pêcheurs avaient la réputation de conserver une apparence soignée, n'étant jamais contraintes au travail champêtre, qui fut le lot quotidien du paysan.
Les maisons se bâtissaient selon deux modèles : des fondations profondes et une cave de deux mètres environ ou alors maison de plain-pied avec des poutres porteuses placées à l'horizontale. Elles avaient en général 2 à 3 pièces et leur façade était orientée sur le Danube. L'icône de Saint Nikolas (Svéti Nikola), patron des pêcheurs, était accroché dans chaque maison.
Une embellie partielle
En septembre 2011 le maire de la ville fit une annonce comme quoi un financement de 1,5 millions d'euros était assuré dans le cadre du programme Développement régional pour la restauration du patrimoine de la ville. Il permettrait notamment de remettre en état 5 maisons de la rue des pêcheurs, de faire la réfection du revêtement et la pose de dallage à l'ancienne, d'envisager le montage d'effets son et lumière pour la mise en valeur des lieux. Les 5 maisons prévues à la restauration intégreront chacune un exposition consacré à la vie et les métiers de l'époque. La mairie travaille avec les propriétaires privés (les héritiers) pour favoriser la remise en état des autres maisons.