Note : se festival s'est interrompu quelques années afin de reprendre en 2017. Sa programmation peut varier.

Voici un festival populaire et nouveau, pas comme les autres, mélangeant des rites païens de toute la Bulgarie à des festivités générales. Sans exagération l'on peut invoquer une renaissance singulière des antiques fêtes de Dionysos. Les célébrations se déroulent toujours dans le dernier weekend de Juillet et commencent dans le village de Trigrad. A partir de midi les chants entamés sur la place centrale du village commencent à s'entendre à travers les rochers du canyon de Trigrad.

L'Enchantement des fleurs

Les femmes du village, habillées en costumes traditionnels de toutes les couleurs, vont se réunir pour exercer le rituel du Chant des fleurs. Le rituel consiste à chanter des incantations sur des fleurs que les femmes immergent tour à tour dans un petit seau de cuivre rempli d'eau Ensuite, chacun des participants autour du rituel peut prendre une fleur "enchantée", censée lui apporter santé et bonne augure.

Les terribles Koukéri

Vers la fin de l'après-midi arriveront les équippes de Koukéri, plus effrayants les uns que les autres, accompagnés des bruits assourdissants de leurs clochettes. Après le coucher du soleil les Koukéri vont allumer des torches et mener une procession festive en dehors du village.

Cette procession débouchera sur un grande clairière où, autour un énorme feu, tout le monde se réunira pour entendre l'enoncé de bienvenue fait par une jeune fille, montée sur un cheval. Cette cavalière est suivie par sa propre suite, constituée des plus émérites jeunes gens du village. Le public entendra de loin le bruit des chevaux galopant et les coups de fusils donnés par les cavaliers. Ceci est le préambule vers le sacrifice rituel.

Le rituel du sacrifice

Il perpetue celui effectué par les Thraces en y mêlant des coutumes chrétiennes. Un bélier blanc couronné de fleurs sera sacrifié devant la foule réunie autour du feu. Le sang du bélier sera récolté dans un seau, lequel fera le tour de la foule. Les plus courageux boiront une gorgée de son sang, d'autres en dessineront un signe de croix sur leur front. Lorsque le seau fera un tour complet, le rituel est terminé.

Bien sûr, la plupart des gens assistant à ce rituel n'osent pas même regarder de près ledit seau. Pour eux reste le pain rituel et une gorgée du vin, purifié à la même occasion. Selon les croyances, chacun qui osera dessiner une croix sur son front avec le sang du belier sacrifié aura une santé infaillible dans l'année à venir.

Nestinari - les danseurs sur braise

Originaires de Strandja, les Nestinari sont un phénomène bulgare mêlant rites païens et chrétiens. Le feu sera amoindri, ensuite éteint de façon à ne laisser que de la braise vive. Les danseurs Nestinari vont se lancer dans une danse infernale sous les sons de cornemuse et tambour, dansant les pieds nus sur la braise. Pour ce faire, ils tombent dans un état de trans, qu'ils quittent qu'à la fin du rituel. Souvent la danse est effectuée par un homme et une femme, portant dans leurs mains une icône.

La fête dans la Gorge du Diable

Encore sous la magie des Nestinari, tout le monde descend vers le canyon de Trigrad et la gorge du Diable (Dyavolsko garlo). La vraie fête se déchaîne sous les ombres des rochers et durera toute la nuit avec une seule interruption - à minuit, le temps d'écouter l'hymne national bulgare. Les plus endurcis verront le soleil se lever, une tasse d'infusion dans la main. Et pas n'importe laquelle mais celle concoctée avec l'herbe dite "moursalski tchaï". Et le weekend prochain tiennent lieu les festivals de cornemuse à Chiroka laka et Guéla.