2 Juin - jour de commémoration de Hristo Botev
et de ceux qui sont tombés pour la liberté de la Bulgarie
Celui qui tombe dans un combat pour la liberté, lui - il ne mourra jamais
Hristo Botev
Célébration nationale ayant pour fief Vratsa, son appellation officielle est Jour à la mémoire de Botev et ceux qui sont tombés pour la liberté de la Bulgarie. Il s'agit d'une des 3 grandes célébrations en Bulgarie relatives la libération du pays de la domination ottomane (les deux autres sont le 3 mars (fête nationale de la Bulgarie (référence au Traité de San Stefano le 3 mars 1876) et le 6 septembre (Union de la Bulgarie en 1885).
Qui est Hristo Botev ?
Poète, révolutionnaire, journaliste engagé, acolyte d'un autre illustre personnage - Vassil Levski. L'une des figures les plus passionnantes de l'histoire bulgare récente (né en 1847 à Kalofer, petite ville au sud de la chaîne du Balkan Central, mort au combat en 1876 dans le Balkan de Vratsa).
La commémoration du 2 juin
C'est avant tout une célébration militaire, basée sur la formalité militaire des caserne de la revue des effectifs le soir, avec la participation des citoyens comme spectateurs. Le lieu principal où se déroule cette célébration est la place centrale de la ville de Vratsa, en présence du président de la République (dans sa fonction de Chef des armées) et celle d'autres membres du pouvoir exécutif.
Dans les villes où il y a des casernes les divers corps de l'armée montent leurs rangs sur la place publique. Le commandant divisionnaire se place face aux rangs des soldats, ensuite tous les officiers commandants vont chacun à leur tour lui présenter leur rapport de la revue des soldats.
L'officier rapportant prononce les mots d'usage : "Mon commandant, dans le corps X la revue du soir a été effectué. Tous les soldats sont présents..." et à l'occasion de la célébration l'officier ajoute "... à l'exception de ..." en citant le nom d'un ou plusieurs personnages historiques et/ou d'une unité militaire, ou de volontaires qui participèrent de manière exemplaire (et au prix de leur vie) dans les guerres pour la libération de la Bulgarie. Par exemple il est dit "... à l'exception des résistants tombés dans la bataille de Shipka" ou bien "...à l'exception des insurgés d'avril 1876". Les soldats russes et ukrainiens ainsi que leurs alliés dans la guerre russo-turque de 1877-78 - les Finlandais et les Roumains, font invariablement partie de la liste des citations.
La revue des armées se termine par la musique de la fanfare militaire qui entame une marche, suivie d'un feu d'artifice accompagné par les tirs à blanc incessants de mitrailleuses légères, placées quelque part en arrière-plan ou sur les immeubles voisins.
Alors que les 2 autres dates sont liées à des événements politiques (3 mars - Jour de la signature du Traité de San Stefano et 6 Septembre - Jour de l'Union), le 2 juin met l'emphase sur la mémoire et le sacrifice d'un idéaliste en la personne de Hristo Botev.
Les évènements du 2 Juin
sont liés à sa perte, le soir du 1er juin dans le Balkan au-dessus de Vratsa, sous le mont Okoltchitsa. Quatre jours auparavant Hristo Botev était descendu sur les berges de Kozlodouï, à la tête d'un détachement de volontaires partis pour entraîner un soulèvement populaire dans l'idée de libérer la Bulgarie.
Selon le plan le groupe d'insurgés devait se renforcer sur sa route par l'arrivée de volontaires, conjurés au préalable par le réseau clandestin révolutionnaire de Vratsa. Mais en réalité pas une seule personne ne rejoignit les 200 hommes. Ceci fut un coup moral très dur pour Hirsto Botev qui s'attendait à une forte participation de la part des habitants de la région de Vratsa. Grande et amère fut sa déception.
Ainsi, lorsqu'ils atteignirent le village de Borovan aucun villageois ne pointa son nez dehors alors que 400 volontaires étaient censés se tenir prêt pour l'arrivée du peloton, selon les engagements pris dans les courriers secrets. L'exaspération de Botev atteignit son point le plus haut lorsqu'il demanda de l'eau pour ses hommes et personne n'en apporta.
Les messages du réseau révolutionnaire qui assuraient que 2 000 paysans armés attendraient fin prêts au pont Kostenechki se sont également avérés une vaine promesse. Comme diront par la suite les rescapés de cette marche : "il y avait beaucoup de lucioles dans la nuit mais pas un seul paysan".
L'apparition de ce groupe d'insurgés attira rapidement l'attention des Ottomans et le gouvernement dépêcha une garnison à leur poursuite. Aux soldats réguliers sont se sont joints des bandes des bachibouzouks. Le jour suivant, sur le chemin vers le mont Vola, le groupe des insurgés s'arrêta pour prendre quelques moutons depuis un troupeau à proximité et assurer le repas du soir. Botev fut interpellé par le berger qui avec un ton assez vif lui dit Allez, payez-moi vite les moutons car les Turcs arrivent. Les compagnons de Hristo Botev racontent qu'à ce moment il versa quelques larmes et dit en un soupir : Et moi je suis venu libérer ce peuple...
Le 20 mai (style ancien, 1er juin calendrier grégorien), le groupe de Botev fut rattrapé par les Ottomans et prit position sous le mont Okoltchitza où il engagea des combats qui durèrent toute la journée. La plupart des résistants étaient des vétérans ayant connu des batailles et ce jour aucune perte ne fut à déplorer. Les Ottomans se retirèrent à la nuit tombante pour laisser la place à un repos trompeur.
Il fut désormais clair pour Hristo Botev qu'aucun soulèvement populaire ne tiendra lieu. Entouré de ses amis proches, il demanda : Qu'en pensez-vous, nous continuons ou nous nous en retournons vers la Serbie ? A ce moment il se leva pour scruter le bas de la montagne. Un coup de fusil solitaire éclata et Botev tomba fauché, touché dans le cœur. La stupéfaction et la détresse furent immenses, mais il n'y avait aucun temps à perdre. Ses compagnons enlevèrent tout insigne pouvant indiquer à l'ennemi qui c'était lui le chef et se dispersèrent en abandonnant le corps à l'endroit.
Ainsi se termina leur entreprise.
La mort de Botev est aujourd'hui encore enveloppée dans le mystère. L'historiographie officielle lui attribue cette mort héroïque mais selon des légendes locales transmises oralement Botev aurait été gravement blessé au cours des échanges de tirs et ses compagnons furent contraints à l'achever afin de mettre un terme à ses souffrances.
Hristo Botev avait 28 ans.