Trésor thrace de Panaguyurichté
Le trésor thrace de Panagürichté est le plus remarquable lorsqu'on présente la culture et la richesse de la civilisation des Thraces. Il voyage souvent en dehors de la Bulgarie pour des expositions dans les musées les plus prestigieux du monde. Le trésor est composé de 9 objets : une phiale, une amphore et des ritons. Ils sont tous décorés en relief avec des scènes du panthéon thraco-hellénistique. Son poids total est de 6kg et 164gr. Les objets sont fabriqués en or de la plus haute qualité, sans ajouts. Le trésor de Panagürichté est daté d'entre la fin du IV siècle et le début du III siècle d'avant la nouvelle ère.
La découverte
Ce sont trois frères qui le sortirent de terre le 8 décembre 1949 lors de travaux d'excavation sur le site de la tuilerie de Panagürichté. Les frères Pavel, Petko et Mihaïl Deïkovi découvrent le service de neuf pièces. D'autres ouvriers étaient aussi présents sur place au moment de la découverte. Les trois frères prirent le trésor, le nettoyèrent et le remirent aux pouvoirs publics, représentés pour l'occasion par le gouverneur régional Stefan Kalpakov.
Le trésor fut exposé à la vitrine de la fabrique de production de peignoirs et draps de bain qui se trouvait alors sur la rue principale de Panagürichté. Il y demeura quelques jours pour que tous les habitants de la ville puissent le voir. Le hasard fit qu'à cette époque un archéologue de renom travaillait à Panagürichté - Petar Goranov, qui fit ses études à Vienne. Il informa l'Institut archéologique et le Musée d'histoire de Plovdiv de l'importance de la découverte. Le trésor fut alors transporté au musée de Plovdiv et y fut exposé pendant quelques mois. Au grand dam du musée d'histoire de Panagürichté le musée de Plovdiv enregistra le trésor dans ses livres d'inventaire. Plus tard, sur décision du gouvernement, le trésor fut déplacé à Sofia, d'abord dans les fonds de l'Institut d'archéologie puis dans le Musée national d'histoire où il demeure jusqu'à nos jours.
Une finesse exceptionnelle
L'utilisation de ce très beau service en or, richement ornementé, n'est pas clairement établi à ce jour. Était-il utilisé lors de festivités ou bien lors de rituels de consécration et offices religieux ? Selon les développements récents sur l'étude de la culture et l'histoire des Thraces il est possible que ce genre de trésors étaient mis en terre en tant qu'offrande à la Déesse-mère.
Quatre des ritons sont modelés dans leur partie basse comme des têtes ou des torses d'animaux - bélier, bouc et deux têtes de daim. La partie haute est recouverte de scènes mythologiques et de héros du panthéon grec. Sur l'un des ritons sont représentés les festivités lors du mariage de Dionysos avec la princesse crétoise Ariadna. Trois des autres pièces sont des cruches modelées comme une tête d'Amazone. Leurs poignées sont faites dans la forme de centaures.
D'une grande finesse est la phiale (coupe large et plate) sur laquelle sont gravés quatre cercles, l'un dans l'autre, à la circonférence diminuant, avec 24 éléments ornementaux, en relief chacun. Les éléments des trois premiers cercles adoptent la forme de têtes africaines et ceux du plus petit - de glands de chêne. Entre chaque cercle est intercalée une décoration florale.
Le plus intéressant et les plus riche en décoration est la grande amphore. Ses poignées sont modelées comme deux centaures qui s'affrontent. Les deux sorties pour verser le vin sont placées à sa base et sont sculptées comme des têtes africaines. Entres ses deux têtes est présentée la figure d'Héraclès enfant, combattant le serpent. Autres scènes mythologiques grecques, finement travaillées, complètent la décoration de l'amphore.
Origines
Après l'étude des objets, les archéologues élaborent quelques hypothèses sur leur origine. Deux d'entre-elles sont considérées comme les plus plausibles. La première suppose qu'ils étaient fabriqués à Lampsak, colonie grecque sur les côtes sud de la mer Noire (aujourd'hui en Turquie). La seconde, qui a gagne plus de soutien à la lumière des découvertes archéologiques plus récentes, suppose qu'ils furent fabriqués dans un atelier d'orfèvrerie local, dans la région de Panagürichté.