Votre source de choix pour la découverte de la Bulgarie
couleurs de la Bulgarie

Solidarité contre la barbarie

Gloire à l'Ukraine !

Simeonovden

Dans le calendrier des éphémérides bulgares le jour du Saint Simeon s'appelle Simeonovden. Comme souvent dans le folklore bulgare ce jour de nom est à la fois une date du calendrier orthodoxe mais porte aussi son propre lot de croyances païennes et légendes anciennes. Nous allons nous intéresser ici à l'aspect folklorique et non à l'aspect religieux (qui ne concerne d'ailleurs que l'église, au sens strict).

Siméonovden arrive deux fois - le 01 Septembre (d'été) et le 03 Février (d'hiver).

Ainsi, Simeonovden est considéré comme le pire jour de l'année. Il est allié à la malchance et au risque. Dans certaines régions il est nommé aussi le jour de Simeon Belejnik (le Marqueur, celui qui laisse une marque, une trace, une cicatrice) car il marque les gens de sa mauvaise fortune. La croyance populaire préconise en conséquence l'évitement d'activités manuelles ou la tenue d'objets tranchants.

Une autre croyance ancienne associe ce jour au loup. Il est aussi appelé La Fête du Loup (Valtchi praznitzi) et va avec son lot d'interdits et d'observations particulières comme par exemple de s'abstenir de travailler la laine, de ne pas jeter dehors des cendres du feu ou des poubelles, ne pas faire son linge, même à ne pas prononcer le le mot "loup" de la journée Tout ceci afin de ne pas fâcher les loups. Siméonovden est le dernier jour de la séquence dite Fêtes du loup, Trifontzi (en référence à la fête du vin, le 02 février)

Si aujourd'hui il ne demeure que l'aspect folklorique, les connaisseurs de la culture antique thrace sauront apercevoir de suite la liaison étroite de ses Fêtes du loup avec les célébrations thraces du Cycle de Zagrée (l'un des principaux dieux thraces et sa grande fête Koukéri (s'y référer pour lire le mythe de Zagrée) dont celle-ci se présente comme un élément composant). Précisons que le loup est une des formes adoptées par Zagrée. Autre élément qui nous mène vers ce cycle de célébration est le fait que la date marque le point tournant entre hiver et printemps, il annonce le renouveau et la terre se prépare pour la semence et le labour à venir. Il est ainsi lié à l'idée de fertilité et de prospérité. Dans la tradition populaire ceci s'est traduit par la croyance que ce jour aucun bien ne doit quitter la maison tout comme il ne faudra pas prêter de l'argent afin de ne pas laisser fuir la prospérité.

On pourrait aussi relier l'interdiction populaire d'utiliser des objets tranchants au mythe de Zagrée, notamment à la partie où il est rattrapé par les Titans alors qu'il avait pris la forme d'un taureau et qui le dépècent.

L'équivalent automnal de Siméonovden est le 01 septembre. Ce jour marque la récolte des noix, d'où son appellation paysanne de Simeon Brulyo (dérivé du verbe broulya - faire tomber les fruits d'un arbre). L'on ne fait pas le feux tant que lе laboureur n'est pas rentré du champ, afin de se prémunir contre le mauvais sort des incendies. Les femmes ne font pas la lessive pour que les épis ne soient pas vides. Les femmes enceintes sont à l'honneur et la croyance veut qu'en fonction de qui passera en premier le seuil de la porte - homme ou femme, tel sera le genre du futur nouveau-né, qu'il soit humain ou du bétail.

Pour connaître d'autres fêtes populaire, consultez le calendrier des fêtes populaires bulgares.