Mariage traditionnel bulgare
Dans le passé le mariage était l'une des fêtes les plus riches en couleurs dans la vie des Bulgares. Il existait 2 saisons durant lesquelles l'on se mariait - avant le début du printemps (de janvier à mars-avril) et après la fin de l'été, une fois les récoltes ramassées. Ceci, naturellement, était rythmé en fonction des impératifs des activités agricoles, principal moyen de subsistance.
La cour
Le jeune-homme choisissait sa future femme de loin. Il l'a remarquait souvent le soir, à l'occasion des rassemblements communs sur la place du village où tous les jeunes s'amusaient en dansant. Dans les danses bulgares, tout le monde danse ensemble, main dans la main, formant de longues files, cercles ou files en forme de spirale. Alors le jeune-homme s'invitait à côté de celle qu'il avait repéré, lui prenait la main de façon spontanée. Lorsque les choses avançaient plus, le jeune homme commençait à accompagner la fille et ses copines en rentrant de la fête, toujours dans la prudence et la pudeur observée. Certains soirs il l'attendait à la fontaine où elle allait remplir ses cruches d'eau. Un signe marqué d'intérêt était fait lorsque le jeune-homme demandait à boire de la cruche de la jeune fille. Ainsi l'intention était bien témoignée.
La demande préalable
Il arrive alors le moment où le jeune-homme se décide à envoyer des émissaires dans la maison de la jeune fille. Il s'agissait de négociateurs, chargés d'annoncer à la famille de l'espérée future mariée qu'il était temps de donner la main de leur fille. Ils apportaient des cadeaux pour la maison et pour la jeune fille.
Les fiançailles
Une fois la décision du mariage prise, dans la famille de la fille l'on se mettait à préparer la dote. Il faut savoir que toute fille avait sa dote de mariée, préparée au fur et à mesure, depuis l'age de son adolescence. Une fille riche apportaient plus de 2 charrettes lourdement chargées de dote.
Advenaient ensuite les fiançailles officielles où le jeune homme donnait la bague de mariage et des fleurs à la jeune fille et se mettait à demander sa main des parents. La coutume voulait que les parents ne se séparent pas facilement de leur fille, alors s'engageait une intense sollicitation. Finalement le père concédait à la demande et se déclarait alors la fête ! Les invités chantaient, dansaient.
Dans certaines parties de la Bulgarie, le jeune homme pouvait aussitôt amener sa fiancée dans sa nouvelle maison. Ailleurs, la jeune fille restait chez ses parents jusqu'au jour du mariage dont la date pouvait être désignée pour dans un an ou même deux. Cependant, lorsqu'une fille était ainsi promise, personne et rien ne pouvait rompre l'engagement.
Le jour du mariage
Le jour du mariage le jeune homme et le parrain sortaient une charrette, la décoraient avec des fleurs et des tapisseries, mettaient des pompons rouges sur le cheval et se dirigeaient avec des amis vers la maison de la jeune fille dans le but de la "voler". Car même promise, les parents "avaient du mal" à se séparer d'elle. La marraine, avec des amies, la gardaient alors cachée des yeux du fiancé. Elle était placée dans une chambre, dans sa robe de mariée, de couleurs vives (le rouge prédominant) et couverte de fleurs. Un voile couvre son visage. La dote était prête, la fiancée et la mère avaient cuit du pain pour les invités toute la nuit et les vieilles femmes du village ont cousu l'étendard du mariage, appelé férouglitza, avec lequel le fiancé allait mener la première danse du mariage (le horo).
Les convives
On entendait la troupe du fiancé venir de loin. Elle fait du bruit - les hommes tirent dans l'air avec des fusils, d'autres jouent de la musique et l'on entend surtout le gros tambour résonner. La porte de la maison était bien fermée et le fiancé devait s'acquitter d'une somme pour accéder à la chambre de la fiancée. Parfois plusieurs portes devaient être franchies. Lorsque l'argent ne faisait pas d'effet, les amis du fiancée et lui-même se mettaient à forcer le passage. Enfin ils arrivaient à prendre la fiancée et de la sortir de la maison des parents. Les femmes - la mère, les sœurs et les amies pleurent alors de bonheur et de tristesse à la fois. La jeune fille mène alors la dernière danse (horo) en tant que célibataire et prend adieu avec la maison, les parents et les amies.
Le mariage
Les futurs mariés se dirigent vers l'église et c'est lors du rituel à l'intérieur que le jeune homme lève le voile de la mariée. A la sortie de l'église tout le monde se dirige vers la place du village. Le marié lève l'étendard férouglitza et ensemble avec la mariée ils mènent la première danse (horo) en tant que jeune famille. La charrette richement décorée amenait les mariés et les parrains dans la maison du marié, où ils étaient accueillis par les parents et les invités. De femmes âgées donnent des cadeaux aux mariés et étalent un linceul blanc par terre, sur lequel la mariée allait marcher pour rentrer dans sa nouvelle maison. Elles mettaient de grands bouts de pain chaud sous ses bras et plaçaient sur ces épaules de lourds seaux remplis d'eau pour voir si elle allait avoir suffisamment de force pour assumer les lourdes tâches de la vie familiale quotidienne.
Le marié marchait derrière sa femme, en enroulant dans ses mains un fil rouge en boule, de même que les oiseaux qui font leur nid en ajoutant fil par fil. Les deux mères décoraient les invités avec des fleurs, pour qu'il soient bienveillants et de bon conseil envers la nouvelle famille. Ensuite proches et invités donnaient leur cadeaux et prononçaient des vœux de bonheur. La grande fête pouvait commencer autour de longues tables. Les mariés se retireraient à la tombée de la nuit alors que les invités restaient jusqu'au petit matin.
Le parrain
Le parrain est une figure clé dans les mariages bulgares. Certaines coutumes intéressantes témoignent de son importance de premier ordre. Ainsi, lorsque la charrette dans laquelle se trouvait le parrain allait traverser un pont, de jeunes gaillards se mettaient sous le pont, pour l'épauler, afin qu'il ne s'écroule pas lorsque la charrette traverse, car le pas du parrain était lourd et il fallait en prendre des précautions.
Aujourd'hui encore le parrain et la marraine sont tenus, à un moment de la fête, à exécuter une danse rituelle avec les mariés. D'abord ce sont les parrains qui dansent sur la table. Le parrain tient un coq et la marraine tient un pain rituel. Ensuite, à terre, les mariés dansent face à eux, en essayant de dérober le coq et le pain lors de la danse.