La bataille près d'Ahéloï, an 917
En l'an 917, lors du règne du roi Siméon Véliki (le Grand), la Byzance mena une vaste campagne militaire contre la Bulgarie en s'alliant avec les Serbes et les Petchenègues. Durant l'été de l'an 917 l'armée byzantine, commandée par le Magistre Léon II Foca, s'établit dans la zone d'Anhialo (actuelle Pomorié).
Le roi Siméon décida d'attaquer les alliés séparément, en considérant que les plus dangereux furent les Byzantins. Il concentra donc ses forces principales contre leur armée.
Le 20 août Léon II Foca sonna ses troupes et les fit ranger en ordre de bataille : un centre et deux flancs. Les Bulgares sortirent et se mirent en rang également mais sans leur cavalerie lourde, qui fut laissée en réserve, et sans une partie de l'infanterie, qui fut laissée en réserve près de l'actuel village de Kablechkovo.
Les Byzantins attaquèrent en premier en lançant leur flanc droit et leurs réserves, ce qui plia les rangs bulgares. Les chroniqueurs byzantins de l'époque ont écrit qu'à ce moment le roi Siméon s'était retiré sur une hauteur confortable et observait le déroulement des opérations. Au moment où les rangs bulgares commencèrent à céder Siméon chargea le champ de bataille avec toute son armée (dont la partie qui était restée en retrait, hors la vue des Byzantins) et transforma le repli bulgare en contre-attaque, pliant à son tour les Byzantins vers la côte de la mer Noire.
"A ce moment", écrit le chroniqueur byzantin Le Successeur de Téofan, "il est advenu un tel massacre qui ne s'était pas produit depuis des siècles." Léon Foca lui-même échappa belle à bord d'un navire et retourna à Constantinople.
Immédiatement après la bataille les troupes bulgares entreprirent une avancée vers Constantinople. Les troupes byzantines qui étaient envoyées à leur encontre furent anéanties près du village Katasirti lors d'attaques nocturnes menées sur leur campement. Après cette victoire le roi Siméon envoya une partie de son armée, sous le commandement des voïvodes Sigritza et Marmaïs, contre les Serbes, alliés des Byzantins.
La bataille d'Anhialo marqua un tournant dans l'histoire de la Bulgarie, de par son échelle et son importance stratégique. Depuis cet épisode le roi Siméon se titra "roi des Bulgares et des Romains" (les Byzantins).
L'historien byzantin Léon le Diacre (Leo Diaconus) visita le champ de bataille 50 ans après les événements et écrivit :
Encore aujourd'hui l'on peut voir aux alentours d'Anhialo des tas d'ossements de la honteusement occise armée byzantine qui tentait de s'échapper.