Sofia
Sofia est la capitale de la Bulgarie et la plus grande ville du pays, le cœur économique et social du pays. En constant développement, elle attire beaucoup de travailleurs et le taux de chômage y est bas. Sofia est aussi le centre universitaire de la Bulgarie, son université "Saint Clément d'Ohrid" est la plus ancienne et la plus prestigieuse des universités bulgares.
Sofia est la capitale de la Bulgarie et la plus grande ville du pays, le cœur économique et social du pays. En constant développement, elle attire beaucoup de travailleurs et le taux de chômage y est bas. Sofia est aussi le centre universitaire de la Bulgarie, son université "Saint Clément d'Ohrid" est la plus ancienne et la plus prestigieuse des universités bulgares. Sofia est aussi l'une des plus grandes ville d'Europe - 15е plus grande-ville dans l'Union Européenne avec une population officielle d'environ 1 million 350 mille habitants (~2 millions réels).
L'histoire de Sofia remonte à l'Antiquité (VIII siècle avant notre ère). Elle s'appela Serdika sous les Thraces et les Romains, Triaditza sous les Byzanthins, Sredetz pour la première fois sous les Bulgares et depuis XVI siècle - Sofia.
La devise de Sofia, inscrite sur ses armoiries est "Grandit mais ne vieillit pas"
Patrimoine de Sofia
Ville importante depuis l'Antiquité, Sofia bénéficie d'un patrimoine varié tant sur le plan artistique que sur le plan historique. Son centre-ville est un site archéologique majeur, les vestiges de l'héritage thraco-romain sont visibles à des nombreux endroits (les passages sous-terrains près de la présidence, dans le métro). Antiquité, Moyen-Âge, grands musées en archéologie, ethnographie, beaux arts, géologie, histoire militaire, histoire naturelle - Sofia offre de nombreuses pistes d'exploration aux amateurs du patrimoine.
Histoire de Sofia
Sofia est l'une des plus anciennes capitales européennes. Les humains se sont installés sur son territoire actuel depuis l'époque du néolithique. Sofia fut une cité importante durant l'Antiquité, la période romaine et le Moyen-Âge. Devenue capitale de la Bulgarie libérée de la domination ottomane en 1878, elle représente un véritable carrefour des civilisations et des cultures.
Période Thrace
La cité thrace appelée Serdica apparut ici vers le VIIe siècle avant notre ère. Elle s'est formée autour des sources thermales chaudes. Le nom est lié à la tribu qui habitait ces terres - les Serdi. L'autre nom de Serdika fut Serdonpolis. Les Serdi font partie de la multitude des tribus thraces (une centaine de répertoriées à ce jour).
Des vestiges de céramique montrent que Serdika avait des échanges commerciaux actifs avec les terres sur la mer Égée mais aussi avec Seuthopolis, la capitale du roi thrace Seuthès (aujourd'hui sous les eaux du barrage Koprinka, près de Kazanlak). Des fouilles archéologiques démontrent par endroits que la ville avait une structuration proche de celle de Seuthopolis. Les habitations ordinaires se situaient en quartiers proprement ordonnés dans l'espace entre la place actuelle de l'église Sainte Nedelya et l'ancien bâtiment des Thermes de Sofia. A l'endroit où aujourd'hui la rue Moskovska se joint à la place Batenberg se trouvait le palais fortifié du chef de la tribu.
En 1969 dans le champ de Sofia fut découverte une sépulture d'un noble Thrace contenant une coupe d'or quasiment pur (23 carats) de 1 050 grammes. De nombreux objets et fragments d'objets, ainsi datant de l'époque de bronze, lié au quotidien des Thraces sont régulièrement trouvés lors de fouilles ou travaux dans Sofia actuelle.
La conquête romaine, portée par ses légions, s'intensifia sur la péninsule des Balkans au Ier siècle. En l'an 29 les troupes romaines entrent pour la première fois dans les terres des Serdi et ne tardent pas à les soumettre, malgré la résistance féroce de ces derniers. La terreur de cette conquête, le commandant des légions romaines Marcus Licinius Crassus ordonna qu'on coupe les mains à chaque guerrier thrace pris et qu'on le renvoi ainsi chez lui, pour que sa vue terrorise les autres. Une écriture d'Athènes dit qu'après la conquête de Serdika les familles thraces récalcitrantes étaient dépaysées et ce n'est qu'après la pacification des terres des Serdi qu'il leur fut permis d'y retourner.
Période romaine
La présence romaine changea en profondeur la vie à Serdika. Naturellement située à un carrefour, les routes menant à la ville furent améliorées. En témoignent aujourd'hui des bornes milliaires trouvées aux environs de Sofia. L'embellissement de la ville durant les 3 siècles suivants fut notable. De nombreuses vestiges de rues romaines jalonnent le centre-ville de Sofia (aujourd'hui des exemples sont visibles dans le passage souterrain entre la Présidence et le Conseil des ministres, dans la cour de la Présidence). De nombreux boulevards de Sofia héritent directement de l'organisation romaine et sont en ce sens utilisés, en tant que voies de communication, de la même manière qu'à l'époque romaine (les boulevards Dondoukov, Tzar Osvoboditel, Vitocha, Maria-Louisa; les rues Pirotska, Nichka, Légué, Serdika).
Au II siècle Serdika était déjà approvisionnée en eau à l'aide de captages (dans la zone de Boyana) et une canalisation en céramique disposée sous le dallage en blocs de pierre des rues. Une autre canalisation évacuait les eaux sales en dehors de la ville. Les eaux thermales chaudes furent également captées et alimentaient les Thermes de Serdika. Ce captage romain continua à fonctionner longtemps après que ces Thermes n'existaient plus et approvisionnait les nombreux autres bains publics qui succédèrent et ceci jusqu'au début du XXe siècle !
Le Forum (la place centrale) se trouvait dans la partie orientale de Serdika et fut ceinturé par un portique romain, une double colonnade richement ornementée. Autour du forum se situaient des édifices publics. Sous l'emplacement d'hôtel Sheraton se trouvent les vestiges du Conseil de la ville (Bouleutérion). Sa grande salle entourée de gredins fut probablement utilisée aussi comme salle de théâtre.
Le pouvoir romain siégeait dans un très grand édifice (le Prétoire) qui se situait au sud du forum, ses vestiges demeurent aujourd'hui sous la place Sainte Nédelya. Ils n'ont été étudiés que partiellement, dans la partie occidentale. Un hypocauste, alimenté depuis un autre bâtiment, chauffait l'édifice. Il est intéressant de noter que les dalles de marbre qui habillaient les murs intérieurs furent séparées de ces mêmes murs à l'aide de cales cylindriques en céramique.
Comme ailleurs en Thrace, la vie au sein de l'Empire était d'une grande diversité ethnique. Outre le Conseil, les affaires de Serdika étaient également gérées par la gerusia (conseil composé par de riches et importants citoyens). A Sofia des vestiges partiels de l'édifice de ce conseil citoyen se trouvent aujourd'hui dans le sous-terrain du Ministère de la Culture. Une liste avec les noms de ses membres y a été trouvée, nombreux d'entre-eux s'avèrent être des Thraces. La diversité ethnique citoyenne est encore mieux représentée par le biais des divers temple de culte. Y sont représentés les déités du panthéon gréco-romain, des dieux de contrées assez lointaines (cultes amenés par des soldats) comme le dieu égyptien Sérapis (le temple se situait à un croisement des rues Graf Ignatiev et Anguel Kantchev), la déesse de l'Asie mineure Cybèle, le dieux perse Mithra, sans oublier la figure divine la plus commune des Thraces - le dieu-cavalier Héros. Dans la zone des thermes, naturellement, se trouvaient les temples des dieux de la santé et de la médecine : Esculape et Hygie. Apollon, dieu qui revêt diverses représentations, était ici vénéré comme Apollon Medicus, encore en rapport avec la médecine.
Vers la fin du IVe siècle l'empereur Théodose interdit les cultes païens et ordonna la destruction des lieux de culte et des statues. A la construction d'une banque dans la partie ouest de la place Sainte Nédelya a été découvert l'emplacement ou furent rassemblées et détruit à coup de marteau des statues de toute échelle d'Apollon, Dionysos, Aphrodite, Athéna, Tyché (Fortuna) et autres. L'emplacement lui-même correspond aux vestiges d'un temple, détruit aussi, probablement dédié aux cultes privilégiés par les soldats (le dieux Héraclès, les déesses Athéna et Tyché). A proximité fut érigée par la suite une basilique chrétienne.
Serdika commença à frapper ses propres monnaies sous le règne de Marc Aurèle (161-180) et continua jusque l'an 268 lorsque l'activité des ateliers monétaires autonomes des villes fut arrêtée. En revanche Serdika conserva les fonctions d'atelier monétaire d'état.
Les invasions barbares par le Danube ainsi que les tensions intérieures ont amené Rome à entreprendre au IIe siècle une campagne de fortification en Thrace et en Mésie. Serdika en bénéficia aussi. Les contours de la forteresse sont aujourd'hui connus - la muraille orientale va de devant l'espace vert de l'hôtel Rila à l'intersection des rues Serdika et Iskar. A cet endroit fut découverte et sauvegardée en 1955 une tour circulaire qui faisait l'angle nord-est. La muraille septentrionale va à l'ouest jusqu'à l'intersection de la rue Ekzarh Iossif et le boulevard Maria-Lousa. A partir d'ici la muraille fait un angle à faible amplitude et continue en direction de sud-ouest, en traversant le boulevard et en passant sous le bâtiment des Halles (cette déviation est probablement due à la présence du lit de la rivière, qui s'y trouvait jadis). La muraille occidentale est parallèle à l'orientale et suit les directions des rues Washington, Lomska et Lavélé en allant jusqu'au Palais de Justice. La muraille méridionale passe sous la rue Alabin et joint en angle la muraille orientale devant l'hôtel Rila. Ainsi se forme une fortification pentagonale avec une superficie de 164 000 m². La construction était un opus mixtum : briques sur socle de pierres. La hauteur des murs était de 8 à 9 mètres, des tours circulaires étaient disposées tous les 50 à 60 mètres. Une porte principale existait à chaque muraille, elle donnaient vers les rues principales menant vers le centre-ville.
Des inscriptions solennelles étaient placées sur les voûtes de chaque porte : "A la bonne heure ! Les plus grands et divins empereurs césars Marc Aurèle Antonin Auguste, vainqueur des Germains, vainqueur des Sarmates, père de la patrie, prêtre suprême, et Lucius Aelius Aurelius Commodus, vainqueur des Germains, vainqueur des Sarmates, ont donné... les murailles de Serdonpolis, lorsque régent de la province de Thrace fut Asellius Aemilianus." Selon des inscriptions sur les portes septentrionale et occidentale, la construction des murailles s'est achevée entre l'an 176 et 180.
La muraille a défini ainsi l'espace urbain pendant les siècles à venir. La plupart de cette espace fut occupé par des édifices publics, les habitations étaient peu nombreuses. La fortification fut démolie au XV siècle, après la conquête ottomane. De nombreuses villas se situaient aux environs de Serdika, des vestiges sont répertoriés dans de nombreux quartiers actuels de Sofia. La plupart semblent être structurées autour d'une activité agricole mais certaines étaient la propriété de riches habitants comme en témoignent des mosaïques, des sculptures, des bains. Ces villas situées à l'extérieur étaient la première cible lors des attaques de Goths, Wisigoths et Huns. La muraille du II siècle ne s'est pas avérée suffisamment forte et une autre, plus solide et avec plus de tours fut construite vers la fin du III le début du IV siècle. A cette occasion une tentative de ceinturer des espaces extérieurs complémentaires fut effectuée, afin de protéger la population civile. Une protection qui s'est révélée inefficace lors de l'attaque de Serdika par les Huns au milieu du V siècle.
Durant la période romaine, malgré certaines périodes difficiles, la population de Serdika augmentait de manière ininterrompue et la ville ne fut jamais abandonnée. De nouvelles constructions d'habitation et de commerce furent régulièrement érigées à la place d'anciennes ou détruites. La dernière consolidation de la ville avant qu'elle ne soit incluse dans les limites du Premier royaume bulgare est réalisée par l'empereur Justinien Ier (527-565). A ce moment une seconde muraille fut accolée à l'existante de manière à porter l'épaisseur à 4 mètres. De nouvelles tours, pentagonales aux portes et triangulaires pour les autres furent construites, elles se voulaient moins vulnérables aux catapultes des assaillants. Une enceinte défensive extérieure fut ajoutée à 20 m de la muraille, afin de faciliter la défense de la cité.
Période bulgare
En l'an 809 le khan bulgare Kroum entreprit une campagne militaire vers le sud-ouest de la péninsule des Balkans. Sur le retour il assiégea Serdika, appartenant alors à Byzance, et contraignit la garnison byzantine à céder la ville. L'historien byzantin Théophane le Confesseur écrivit que Kroum détruisit la ville, tua les soldats de la garnison et beaucoup parmi les citoyens. Des études archéologiques ne permettent pas d'appuyer une telle destruction. Elles démontrent que Serdika fut préservée. D'autres sources historiques relatent que plusieurs commandants byzantins cherchèrent refuge chez Kroum, craignant pour leur sort devant un retour de défaite au palais impérial. Les église byzantines de l'époque, comme la basilique Sainte Sofia et la rotonde Sainte Georges demeurèrent également intactes. Serdika devint Sredetz.
L'archéologie démontre que la garnison bulgare était composée principalement de guerriers slaves. Ils se sont installés près des portes de la ville dans leurs habitations typiques, creusées à moitié dans la terre. Le régent de Sredetz s'est installé dans une belle résidence dans le quartier de Constantin. La ville continua a garder une importance majeure sous les Bulgares. Après que la capitale Véliki Preslav fut prise par les Byzantins en 971, Sredetz devint la ville principale des terres libres. En 972 le patriarche de l'église bulgare y transféra son siège.